Aimé césaire : Indépendance ou émancipation ( I )
AIMÉ CÉSAIRE : INDÉPENDANCE OU ÉMANCIPATION ( I )
Célébrer
annuellement, chaque 12 mars, l’accession à l’indépendance de
l’ex-colonie britannique de l’Île Maurice est un évènement politique et
national que cela ne déplaise à certains, ce qui n’empêche pas la
population de la célébrer au niveau régional comme bon leur semble et en
toute liberté. Inutile de suggérer qu’on la remplace exclusivement par
une « fête de musique apolitique » pour satisfaire la lubie de
certains, car il n’est nullement interdit que chacun le fasse à son bon
gré. C’est déprimant de toujours voir les mêmes protagonistes saisir
cette occasion pour nous balancer au visage cette « créolité » qui
n’intéresse qu’un certain groupe social, ‘ethnique’ et religieux qui va à
l’encontre de l’esprit même d’indépendance et de liberté en raison de
son lien avec l’esclavage colonial et ses miasmes.
Sir John Shaw Rennie et Sir Seewoosagur Ramgoolam
12th March 1968 – Indépendance de Maurice
Le 12 mars 1968 l’Île Maurice et ses dépendances (Rodrigues, Agaléga) se
‘libèrent’ du colonialisme et du joug de l’église catholique. Mais,
l’abolition de l’esclavagerie française et la traite dite négrière qui
ont causé tant de morts (plus de cent millions, parait-il) et autant de
traumatismes furent immédiatement remplacées par la traite des « Coolies
» de l’Hindoustan sous le couvert d’un contrat d’engagement d’une durée
déterminée et un nom plus ‘honorable’, celui de « indentured labourers
», soit des engagistes, une pratique assez barbare et cruelle provenant
de l’Angleterre féodale.
Pseudo indépendance et simulacre de négociations entre les divers partis
concernés s’ensuivirent, un cadeau de sa majesté britannique qui fit la
liesse de la population indo-mauricienne à l’exception des Blancs,
mulâtres et Chrétiens en général, y compris la population dite créole
noire qui par milliers fuyèrent l’île en direction des pays occidentaux
(l’Australie incluse), faussement terrorisés par un éventuel
gouvernement à majorité indo-mauricienne.
Tradition britannique oblige, les Mauriciens eurent leur « Père de la
Nation », Sir Seewoosagur Ramgoolam, Premier Ministre du gouvernement
britannique de « transition » de l’île comme ce fut le cas du Père de la
Nation turque, Attaturk, le Père de la Nation malaisienne (Bapa
Malasia), Tunku Abdul Rahman, le Père (Bapu) de la Nation amputée de
l’Hindoustan, Mohundas Karamchand Gandhi, etc.
La perspective historique d’usage
Ressasser exactement la même version de l’histoire écrite par ces mêmes
esclavagistes et propagée par les médias contrôlés ou politisés, par
l’État, et les institutions de l’enseignement et autres, n’est pas mon
genre. Maurice, étant jadis une île inhabitée, n’avait aucun peuple
autochtone. Les Arabes ou Phéniciens qu’on disait avoir découvert
l’île, l’avait nommée Dina Mozare (Île de l’est) et appelé l’île de
Rodrigues le Dina Robin (Île abandonnée), selon certaines sources. Après
de multiples péripéties, ce n’est que suite à la Bataille de Grand Port
en 1810 que l’île fut prise par les Britanniques qui lui redonnèrent
son nom hollandais, et continuèrent l’esclavage avec les Français
jusqu’à son abolition en 1835. Les cultivateurs français (les Créoles
Blancs) et l’Église catholique conservèrent leurs pouvoirs économiques
et culturels, furent dûment indemnisés.
Mais, contrairement aux Français racistes, les Britanniques avaient
ouvert l’école à tous les habitants de l’île alors que les esclaves et
autres n’avaient aucun droit à l’instruction sous les Français, d’où la
naissance de patois « cassés » à base du français, parlés par les
esclaves avec leurs maîtres avec un mélange de leurs propres langues et
dialectes parlés dans leur pays d’origine d’Afrique, de Madagascar et
d’ailleurs, dont le swahéli. Sous l’esclavagisme français, il y avait
aussi des esclaves d’origine hindoustanaise, un fait occulté par des
historiens peu intègres. En dehors des esclaves, il y avait aussi des
habitants libres, de professions diverses, et surtout de commerçants
venant de plusieurs pays d’Asie, et plus tard aussi des ‘prisonniers de
guerre’ ou des « forçats » de l’Hindoustan dont certains furent aperçus
par Charles Darwin lors de sa visite dans l’île. ( The Voyage of the Beagle - 1839).
Alors que les Africains et Malgaches ont vu leurs cultures, religions et
langues complètement détruites par dessein sous l’esclavage sauvage et
cruel des Français, les peuples de l’Hindoustan qui comprennent
maintenant une grande majorité (70%) des habitants de l’île avaient
grandement enrichi les patois créoles « cassés » des esclaves et autres
par des apports de leurs propres langues et religions qu’un grand nombre
d’entre eux a toujours conservées jusqu’à nos jours, ce qui fait que le
créole esclave se parlait de moins en moins suite à l’abolition de
l’esclavage, mais il se développa ainsi en une lingua franca des
Mauriciens, ou plutôt un sabir, une langue de circonstance composée
d’éléments variés. Les Britanniques parlaient français ou franglais avec
leurs serviteurs. Mais, voilà que subitement (entre 1960 et 1970),
nous voyons un malaise (artificiel) apparaître au sein des communautés
africaines et malgaches de confessions principalement chrétiennes qui,
après avoir généralement voté contre l’indépendance, revendiquèrent
leurs identités ‘ancestrales’ qu’ils avaient réellement perdues sous
l’esclavage. Mais, au lieu de retourner à leurs racines propres comme
l’ont fait et le font les communautés asiatiques, ils ont choisi de se
rattacher plutôt à leurs racines esclavagistes et créoles, dans le but
de se rapprocher des Européens et de leurs cultures, principalement de
la France jugées supérieures et vu qu’ils avaient un mode de vie plus ou
moins similaire, et surtout la même religion et idéologie. C’est une
aberration qui inquiète et qui n’a, semble-t-il, pas encore résolu la
crise identitaire de ces groupes qui, tout en s’identifiant avec le
parler (français cassé) des esclaves, ont adopté l’appellation « créole »
tout court à l’instar des anciens esclavagistes, au lieu de revendiquer
leur africanité. À noter que parmi les Afro-Mauriciens, dits créoles,
on compte aussi des Hindous et des Musulmans, mais le terme créole a été
monopolisé principalement par les Afro-Mauriciens catholiques, ce qui
rend le terme intrinsèquement discriminatoire.
Aimé Césaire, le poète et député martiniquais noir et communiste, le «
Père » d’une « négritude » imaginaire, qui fut témoin de cette crise
d’identité chez les siens, les « NÈGRES », et pas chez les « CRÉOLES »,
constata les dégâts causés par le colonialisme sur les Noirs de la
Martinique, et décida d’exhorter ses compatriotes à retourner à leurs
cultures et valeurs traditionnelles, mais sans succès. À Maurice, nous
voyons le même phénomène, mais sous contrôle de mouvances politiques et
chrétiennes qui cherchent à tout prix à empêcher les Noirs et Métis,
devenus maintenant miraculeusement « créoles », à retrouver leurs
racines ancestrales, et les poussant depuis des décennies vers une
culture créole, ce qui ferait Césaire se retourner dans sa tombe. Au
lieu de célébrer la « négritude », c’est la « créolitude » que certains
célèbrent à Maurice, et la « créolisation » de tout le pays.
« Mais le créole est déjà 'institutionnel'. La langue créole n'a pas
besoin d'une officialisation. Elle est, elle est devenue par le choix
des mauriciens eux-mêmes la langue nationale.. Nous avons, au fait, une
politique de langue qui est clairement énoncée... La langue créole est
la langue nationale. » Jean Claude de L’Estrac de l’Express,
Servihoo le mercredi 8 août 2001. Ce dernier refusa tout débat et
boycotta mon article « Apocalypse identitaire : le parler créole ou le
patois mauricien ? » du 10 février 2001.
« Un seul peuple, une seule nation »
En 1968, un mouvement marxiste-léniniste, qui devint le Mouvement
Militant Mauricien (MMM), trouva des adeptes parmi les endoctrinés et
les intellectuels anarchistes qui utilisèrent comme lingua franca le
patois mauricien, déjà connu dans certains milieux sous le vocable «
créole ». Certains pseudo experts datent la reconnaissance de la «
langue créole » comme ‘langue nationale’ et le concept « enn sel lepep enn sel nasyon », soit d’un seul peuple, une seule nation, slogan très mal écrit phonétiquement, d’ailleurs suite aux élections de 1982.
L’Histoire fut ainsi faussée pour faire plaisir à un électorat en
révolte car, par exemple, le concept d’un seul peuple et d’une seule
nation tire ses origines bien avant le MMM, à l’époque du Mouvement
d’Entente Nationale dont le Dr Raman fut l’un des principaux promoteurs.
La chanson en patois : « Donne to la main, prend mo la main, la main dans la main » scella ce projet. En Bhojpuri : « De tohar hant, lau hamar hant, hanto me hant, chalo basawe, jathi mauricien
» - Donne-moi ta main et prend la mienne ; la main dans la main,
construisons ensemble la nation mauricienne ! Mais, le créole
politique,« ethnique et académique», œuvre principalement du linguiste
Dev Virasawmy, ancien membre du Mouvement Militant Mauricien (MMM), nous
imposa une graphie (Graphi Larmoni) de son invention, une véritable
abomination.
Le terme politique « mauricianisme » est utilisé par l’église catholique
pour désigner le « créolisme ». Ces deux concepts barbares nous sont
imposés grâce à la complaisance de certains politiciens véreux. Au lieu
de bâtir une nation, certains ne font que diviser davantage autour
d’une idéologie rétrograde d’importation française qui cherche plus à
asservir qu’à émanciper – un retour à l’esclavagerie française des
anciennes colonies.
(à suivre…)
M Rafic Soormally
Londres/ 18 mars 2012
09/04/2012, 22h55
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Aimé Césaire : Indépendance ou émancipation ( II )
Suite …
« Créole à l’école »
Le mois dernier, nous avons vu un certain Abdoollah Earally interviewer
Ananda Devi (une mauricienne établie en Suisse) dans un journal
pro-créole ou créoliste, l’Express, 14 mars 2012 : « Il y aurait une autre manière de célébrer l’indépendance », poser une question lourde de non-sens et de sous-entendus :
«Comment
accueillez-vous, en tant que femme de lettres, l’introduction du créole
à l’école, à la fois comme matière et langue d’enseignement ? Un choix
qui divise ici, à la fois sur le plan pédagogique et identitaire..»
Le « créole » est une langue de servitude désuète, abandonnée après la
liberté des esclaves il y a de cela 177 années, mais à Maurice il existe
depuis bien des parlers, des patois à base de plusieurs langues,
principalement de français. Le créole dont parle M Earally est un abus
le langage (« misnomer») car ce n’est qu’un créole politique
fabriqué par des politiciens comme Dev Virashawmy (et ses acolytes),
membre du Mouvement Militant Mauricien (MMM), qui, sans fondements
anthropologique, sociologique et linguistique, inventa de toutes pièces
une graphie barbare et grotesque (Graphi Larmoni) qui difforme
systématiquement les mots français, anglais et autres. Que cela divise
plutôt qu’unir crève les yeux car ce patois « créole »-là est sectaire
et discriminatoire (voire raciste) car il exclut les apports
considérables des Hindous et des Musulmans d’origines diverses et
occulte la presque totalité des autres langues dites orientales en dépit
du fait que les Mauriciens sont dans une grande majorité (70%)
d’origines indiennes.
D’après le Larousse, «les patois se parlent mais ne s’écrivent pas pour former des œuvres littéraires».
Autrement, les Anglais auraient introduit dans l’enseignement le
Cockney et le patois créole jamaïcain, et les Français l’Argot comme
‘langues’. Cette histoire de «langue inférieure à une autre» dont parle
Ananda Dévi demeure à être élaborée. Si elle veut dire par cela que
chacun a droit à un parler, langage ou langue de son choix sur une base
égalitaire, cela se comprend. Mais comment explique-t-elle que le patois
créole ait engouffré tout un pays non-créole alors qu’il n’y a pas
longtemps ma Nani (grand’mère maternelle) disait encore : «Mo pas kodjé
Kiryol». Qui décide comment doit s’exprimer cette noble dame dans son
patois? ‘Mo pa coz kriol’ ou ‘ Mo pas cauzer Kréol’? Au nom de
qui et de quoi? Pour quelqu’une qui a fait des études linguistiques,
Ananda Dévi ne trouve aucun mal à ce que nos enfants soient OBLIGÉS
d’épeler «l’éducation» ‘ledikasyon’, «en deuil» ‘an dey’ (qui veut dire
aveugle en hindi) ou «Mackbeth» ‘Makbes’, ou «Jesus» ‘Jiizas’ (en patois
créole jamaïcain, à base d’anglais). Pour elle, une telle atrophie de
la langue française ou anglaise « ne va nullement pénaliser les enfants
», alors que le Dr Jay Busjeet est d’opinion qu’une telle approche
‘éducative’ équivaudrait à l’injection d’une forme de dyslexie dans
l’esprit de l’enfant.
C’est d’une stupidité incroyable, tolérée uniquement à cause des
politiciens corrompus et de l’industrie touristique ! C’est une
invention rétrograde, discriminatoire, raciste et malsaine que l’on nous
impose, même dans le cursus scolaire destiné aux enfants, alors que
dans son article « Créole, une mystification », Robert Fournier de l’Université Carleton dit indiscutablement ceci à propos du créole : « il
m'apparaît que revient au petit monde de la sociolinguistique
historique le soin d'amorcer le rétablissement des faits, afin d'éviter
de perpétuer une idéologie à fondement raciste dépassée qui a pris
l'allure ce dernier demi-siècle d'une véritable mystification
scientifique ». Quand le fameux écrivain et poète martiniquais Aimé Césaire écrivit le « Cahier d'un retour au pays natal»
(1939), il parlait de l’identité africaine, et non créole, qu’il disait
être absente de la littérature et du vocabulaire quotidiens. Brigitte
Ibo, mon ex-collègue de la Guadeloupe, ne savait même pas qu’elle avait
une identité africaine. Où se trouve alors la véritable crise
identitaire ? La créolité et l’indépendance sont deux concepts
contradictoires, car la première se situe dans l’esclavage et non dans
la liberté. Ananda Dévi aurait dû expliquer comment ce patois est parlé
dans les différentes régions de l’île et dans toutes les cultures
mauriciennes, et comment le patois créole des esclaves serait-il soit
disant devenu subitement « notre langue nationale ».
Il est clair que c’est à la tête du client et qu’aucune règle
linguistique n’est appliquée, à moins qu’Ananda Dévi n’ait perdu elle
aussi son identité indienne ancestrale, même dans le contexte mauricien.
Pour plus de précision, le
créole n’étant pas une langue africaine, il ne peut donc être considéré
comme une langue ancestrale au même niveau que le bhojpuri ou l’hindi.
Ce qui n’est pas clair, c’est pourquoi Ananda Dévi est tombée dans le
piège que lui a tendu Abdoullah Earally qui ne fait que se joindre à la
propagande de la politique française de la créolité destinée aux
Départements et Territoires outremers français (D.O.M.-T.O.M.s), ceci
pour empêcher aux Africains déracinés et colonisés de revendiquer leurs
véritables identités africaines, une politique aussi importée à Maurice
par les médias créolistes malgré son «indépendance» de la colonisation
anglaise.
Alors que la propagande créoliste se sent en droit de taxer le bhojpuri
de ‘motia hindi’ (hindi grossier) ou de ‘langage vié bonnefemme’ (selon
l’Express), ce qui est tout à fait faux et scandaleux, certains trouvent
inacceptable que le créole soit décrit comme un langage esclave
grossier, alors que c’est tout à fait vrai, historiquement et
linguistiquement parlant. Tout récemment ce patois fut considéré comme
un langage de la rue et tout à fait grossier (ref. Danielle Palmyre du
diocèse de Port Louis : « Construction et stratégies identitaires pour les Créoles », le Mauricien 31/01/00 et 01/02/00).
Dans mon école primaire de St Jean Bosco RCA (Roman Catholic Aided), à
Curepipe, il était même défendu, sous peine de punition, de prononcer le
mot créole. Et le patois que nous parlions était découragé en faveur du
français. Iqbal Kalla, également de l’Express, parle de «irréversible
créolisation» (l’Express 9 décembre 2011) d’un certain Edouard Glissant,
mais quelle est sa pertinence pour Maurice ? Pourquoi les
Indo-Mauriciens ne voudraient-ils pas résister à une telle attaque sur
leur identité quand plus de 60% des Mauriciens parlaient bhojpuri et
d’autres langues indiennes dans les années soixante ?
Fêter l’indépendance en musique et sans politique !
La fête de «l’indépendance» est une fête nationale à dimension politique
qu’Ananda Dévi ne semble pas comprendre en la voulant apolitique. Bien
de Mauriciens se rappelleront des attaques créolistes même contre les
tenues vestimentaires des indo-Mauriciens, soit, le dhoti, le saree, le
shalwar kameez en faveur des tenues européennes. Aussi, nous voudrions
bien comprendre ce que Mme Dévi entend par prendre «conscience de ce que
cela signifie d’être Mauricien». Il est un peu inquiétant de voir la
tournure qu’a prise cette interview. On la dirait manipulée ! Cette
dame, de nous sortir des allusions clairement politiques et non
«anthropologiques» ou «linguistiques», des allusions, voire mêmes des
accusations contre des personnes et groupes qu’elle se garde bien
d’identifier, c’est fort suspect !
Si j’ai bien compris, Ananda Devi voudrait voir à Maurice l’assimilation
de la majorité hindouiste (49%) dans la deuxième majorité dite
créoliste (environ 25%), car à 25% on ne peut réellement être considéré
une petite minorité. Elle est aussi bien contre le Best Loser System qui
s’assure que l’Assemblé Législative reflète, tant bien que mal, les
diversités de la population en protégeant les minorités. Mais pourquoi
cette exaspération sur le système actuel ? Pour qui milite-t-elle ?
Qu’est-ce que c’est que cette fadaise de la « fête de la musique, qui
est devenue un phénomène mondial et qui n’a aucune connotation politique
ou une idéologie » ? Elle veut une fête d’indépendance apolitique
comme une fête de musique, mais qui dit fête de la musique « mauricienne
» dit fête créole et non GHAZAL ou BHAJAN ! » La Fête de la musique
peut avoir lieu en tout temps mais pas en empiétant sur la fête de «
l’indépendance » ! Il serait intéressant de voir ce qu’Ananda Dévi
pense du concert Nelson Mandela à Wembley en 1990, des préjugés
contre la musique indienne à Maurice, ou contre la musique et culture
arabes en Suisse et en France. Quelle est la musique qui lui serait
acceptable pour fêter apolitiquement l’indépendance ? Le rap en patois
créole jamaïcain, le sitar de Ravi Shankar ou le patois créole mauricien
compris seulement par ce petit groupe en «crise d’identit »?
Conclusion
Les Mauriciens ne sont pas français, mais majoritairement de souche
indienne, peut importe l’identité nationale mentionnée sur leurs
passeports. Mais, la tentative de créolisation forcée, ou d’un «
mauricianisme » « Made in Paris » construit autour de cette
créolisation, et l’atteinte à la liberté des autres sont inacceptables
alors que les chaînes de l’esclavage sont depuis longtemps brisées. Les
célébrations annuelles de l’indépendance reflètent la diversité
mauricienne, et il n’est nulle question d’en changer l’esprit ou la
forme en faveur d’une fête musicale douteuse ! Il est finalement
surprenant de constater que nous parlons toujours d’indépendance, alors
qu’en fait nous devrions être déjà libérés de ce carcan néocolonialiste
et être émancipés comme le disait fort bien le très regretté Aimé
Césaire. Et, comment nous émanciper quand, par la force des médias et
des politiciens zélés, on ne cesse de nous empoisonner avec cette
créolisation des Mauriciens et le clonage d’une ethnie mythique et
raciste.
M Rafic Soormally
Londres/ 18 mars 2012
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L’histoire de Maurice vu par un esprit émancipé ne se trouve pas dans les manuels scolaires ou dans la bouche des maîtres qui ne font que ressasser la version étatique! Ce texte est unique dans le sens qu’il est original et ne ressemble pas à la vomissure de certains intellectuels et journalistes politiciens qui ne cessent de nous endoctriner avec leurs idéologies esclavagistes.
ReplyDeleteMais, comment faire comprendre la différence entre indépendance et émancipation à ce petit peuple de colonisés, de néo-colonisés et d’abrutis qui souffrent de créolotropisme!
Ghyslaine ROC
Ce mardi 10 avril 6012