Thursday, 6 May 2021

Alain Soral, Comprendre l’Époque, Le Grand Ménage, Monopolisme, MK Ultra, Eugénisme, Rivarol 28 avril 2021.

 

 "...MK Ultra, eugénisme, homme augmenté, robotique, monopolisme, métissage généralisé, corruption, drogue et délinquance..."

Note de la rédaction

Un entretien paru dans le numéro 3469 de Rivarol du 28 avril 2021.

Alain Soral est un polémiste trop connu pour que nous ayons besoin de le présenter à nos lecteurs. Il vient de publier aux éditions Kontre Kulture Comprendre l’Époque une suite philosophique à son ouvrage phare Comprendre l’Empire. Il y explore les chemins de l’égalité, ses réalisations mais également ses impasses et ses mensonges.

 

Dans ce long entretien, l’auteur évoquera bien sûr ce qu’il présente comme son « autobiographie du concept » ; il parlera aussi de combat politique et de rapports de pouvoir, de race et de religion, du « Grand Reset » et du destin de la France.

 

Rivarol : Commençons par ce qui vise à vous faire taire : où en sont vos persécutions ?

Alain Soral  : En plus des visibles et constants procès à la dix-septième, les persécutions les plus vicieuses en régime bourgeois sont certainement les persécutions fiscales. Le fisc est le premier bras armé de l’État, celui qui dispose des plus grands pouvoirs de police...

Sa vie durant, Jean-Marie Le Pen a été persécuté par le fisc, et plus particulièrement aux moments des élections ! Dans la continuité et dans la logique, Dieudonné et moi subissons les mêmes persécutions ! Et en plus de coûter de l’argent, ces persécutions injustes demandent d’y consacrer beaucoup d’énergie et de temps, et c’est encore des frais de procédures, d’avocats... Le prix à payer malheureusement et le marqueur du sérieux de l’opposition politique. Mélenchon en a fait la brève expérience pour avoir voulu s’émanciper, un moment, de sa tutelle maçonnique et tenter une fugace aventure populiste. Pendant ce temps, les très gros comme l’ex-président Sarkozy, pris dans l’affaire Bygmalion, s’en sortent finalement sans dommages...

 

Et puis il y a l’hostilité et la mauvaise foi des médias...

Aussi. On peut le vérifier avec la récente affaire Mia où, par amalgame, les opposants comme moi se sont vus qualifier de complices de rapts d’enfants ! J’y ai eu droit aujourd’hui même sur la 5 ! Et inutile de compter sur un quelconque droit de réponse, vestige des temps anciens. Une chutzpah médiatique, énorme et systématique, qui produit forcément sur l’être moral un effet de sidération et un sentiment d’abattement... c’est d’ailleurs sa fonction.

 

Vous menez désormais une vie d’exilé à Lausanne...

Jouissant de la double nationalité franco-suisse, au regard de la loi suisse, je ne suis ni un réfugié ni un résident comme monsieur Drahi, mais un Suisse dans son pays ! Détail très important au moment où divers services français font des pieds et des mains pour me convoquer à des fins d’interrogatoires… car la Suisse n’extrade pas ses ressortissants. Le dernier policier en date, pour tenter de me faire revenir, m’a même donné sa parole que je sortirai libre de son bureau ! Libre de son bureau peut-être, mais pas du bâtiment ! La dernière fois que j’ai mis les pieds en France, j’ai été arrêté dans la rue par quatre policiers pour atteinte à la sureté de l’État, excusez du peu ! Et après 48 heures de garde à vue, le parquet a demandé mon maintien en détention. C’est vraiment parce que Dupont-Moretti – avocat des pédophiles, des terroristes et des voyous – est particulièrement détesté par les juges du siège que ça n’a pas suivi ! Sinon je serais encore au trou. Je n’ai pas moins de six années de condamnations à de la prison plus ou moins ferme sur le dos. Le pauvre Hervé Ryssen n’a pas eu ma chance ; je profite de cet aparté pour le saluer chaleureusement.

 

Ce qui vous met assez loin de l’opposition contrôlée !

Je remarque que tandis qu’on m’arrête, moi, pour des vidéos d’analyses politiques – analyses diffusées sur YouTube qui flirtaient souvent avec le million de vues et qui ont fini par me valoir mon bannissement de cette plateforme pour « non respects des valeurs de la communauté », sans qu’on sache très bien de quelles valeurs et de quelle communauté il s’agit, même si j’ai ma petite idée ! –, tandis qu’on m’arrête pour atteinte à la sûreté de l’État, un Philippe de Villiers appelle ouvertement à l’insurrection en couverture de Valeurs actuelles et le petit Branco nous sort un manuel du coup d’État épais comme le bottin, sans rencontrer ni l’un ni l’autre aucun problème ! C’est à ce genre de critère qu’on peut mesurer le niveau d’escroquerie de ces faux opposants ! Un deux poids, deux mesures qui devrait sauter aux yeux des analystes. Mais nous sommes dans une période d’effondrement du sens et de la morale qui n’est pas sans rappeler la fin du tsarisme ou de la république de Weimar. Une déliquescence qui est peut-être le prélude à des changements brutaux et un signe d’espoir ? Comme disait Hegel, la chouette de Minerve ne s’envole qu’au crépuscule, attendons...

 

Pour l’heure, les peuples semblent efficacement tenus en esclavage et la « révolte des nations » n’a pas trouvé son catalyseur...

Dans mon livre Comprendre l’Empire sous-titré Demain la gouvernance globale ou la révolte des nations, je posais cette alternative. Aujourd’hui, soit dix ans après, il semble que l’oligarchie a momentanément répondu à cette question par un troisième terme, soit, sous l’intitulé du « Grand Reset », une démondialisation opérée par les mondialistes eux-mêmes, mais qui ne passe surtout pas par le retour à la souveraineté des nations… Tout fonctionne en effet comme si la crise sanitaire, tout comme le réchauffement climatique, permettait surtout de purger le Marché saturé. Soit les effets d’ordinaire dévolus aux guerres mondiales sans recourir à la guerre. Avec le recul et le sens de la synthèse, on peut dire que le Covid est la réponse du tout puissant Marché aux taux d’intérêts négatifs ! Avec l’ampleur de la casse économique opérée, il semble que les taux repassent au positif, on devrait logiquement déconfiner… Mais ce serait oublier le rôle que joue aussi le Covid sur le plan social et politique, avec l’enterrement des Gilets jaunes et le sabotage de la réélection de Trump. À bien analyser, ses bénéfices économiques, politiques et sociaux vont très au-delà des simples profits du Big Pharma ! Autre remarque, tout le débat politico-économique de ces quarante dernières années tourne autour de l’abolition des frontières, synonyme de progrès. Or avec le Covid, l’oligarchie elle-même a rétabli les frontières, entravé la circulation des êtres et des marchandises (Mais sans doute pas des capitaux qui ont valsé comme jamais !). Une variable d’ajustement à laquelle l’oligarchie avait toujours refusé de recourir, au nom de la sacro-sainte liberté du Marché ! Mais là, grâce au Covid, cette démondialisation n’est plus une décision économique, mais de l’ordre de la nécessité sanitaire. Selon Jacques Attali, souvenons-nous que nous devions désormais considérer les nations comme des hôtels, mais là, d’un coup, les Attali décident que les hôtels sont momentanément fermés !

 

Ne manquez pas Alain Soral en conférence gratuite ce dimanche !

 

Pour autant, l’immigration de masse, y compris clandestine, ne fait que croître en Europe !

Le migrant, lui, n’ayant pas vraiment d’identité légale sur le territoire européen, n’est pas concerné par ces mesures de police. Et même si, il a alors droit au statut de « réfugié climatique » ! Quand c’est nécessaire, le carbone vient nuancer le Covid ! La démondialisation économique et sociale, habillée d’écologie décroissante, ne doit pas contrarier le plan Kalergi. Pour l’Européen ce sera passeport vaccinal ET métissage ! La surveillance renforcée, pour être acceptée durablement doit s’accompagner de l’abrutissement de masse. Et par le métissage, on crée des luttes horizontales entre immigrés et natifs dans un premier temps – c’est notoirement le rôle de Zemmour de l’activer au nom de la lutte contre l’islam. Puis dans un second temps, la lutte est intériorisée, non plus à l’intérieur du corps social, mais à l’intérieur même du corps tout court, biologique. Et vous voilà par la naissance, à la fois noir et blanc, de souche et migrant, migrant dans votre propre corps, soit pour l’immense majorité un paumé, un violent, un dépressif… Voilà pourquoi l’idéologie dominante fait une telle apologie du métissage, Il suffit de regarder toutes ces publicités qui vous présentent systématiquement des couples racialement mixtes pour vendre de la banque ou des produits laitiers… Un métissage qui nous a d’abord été présenté comme un produit d’élite par l’avant-garde culturelle : c’est Les Demoiselles d’Avignon de Picasso avec de l’art nègre pour régénérer la peinture occidentale, puis c’est le jazz, produit d’élite aussi, pour arriver à Yannick Noah gagnant Roland-Garros et enfin au rap, où il n’est plus question d’un apport marginal extérieur, mais d’une injonction à l’abrutissement obligatoire, sous peine d’être condamné pour racisme !

 

N’assistons-nous pas en Occident au retour d’une problématique authentiquement raciale portée par la vague Black Lives Matter ?

Comment le nier ? Mais Il faut bien voir que l’apologie du métissage n’est pas venue des Noirs. Là où cette arrogance stupide et bestiale est la moins présente, paradoxalement, c’est en Afrique ! L’apologie du métissage est un discours, pour ne pas dire un complot, de la dominance blanche. C’est la clique à George Soros qui pousse le Noir de base à l’arrogance, tandis que dans le même temps, la bourgeoisie noire, elle, fait tout pour être intégrée au monde de la dominance blanche, il suffit de regarder Obama ! « Blacks Lives Matter » n’existerait pas sans l’argent de Soros. Et jamais les Black Panthers n’auraient choisis pour héros une épave comme George Floyd. Ce héros répugnant leur a été imposé, et pas pour les émanciper, mais pour bien les enfoncer dans leur statut de dominés. De dominés pouvant servir de force d’appoint à l’oligarchie « blanche » dans son combat contre le petit Blanc, électeur de Trump...

 

L’immigré d’aujourd’hui fait-il encore partie de l’armée de réserve du capital ?

Le rôle du sous-prolétariat, aujourd’hui majoritairement immigré, n’est clairement plus de prendre la place du travailleur sur la chaine de montage, depuis longtemps délocalisée. Si l’on excepte les livreurs à vélo d’Uber, qui sont là pour livrer Amazon en attendant les drones, le rôle du migrant n’est plus de menacer l’emploi du travailleur de base, mais de le menacer tout court, dans son existence même. De ce point de vue, il est toujours une armée de réserve du Capital, mais désormais une armée de réserve au sens littéral du terme. Pour faire tenir tranquille et terroriser le natif paupérisé, le pouvoir dispose désormais du Flash-Ball de la police et du couteau du migrant… Soit un pouvoir qui, pour se maintenir, a clairement choisi le chaos, le choix d’un Dupont-Moretti de sang mêlé à la justice est un message clair, envoyé tant aux Français de souche qu’aux délinquants ethniques… Tout ça ne sent évidemment pas la gestion saine et sereine, mais plutôt le court terme d’élites en panique passées du parasitisme au pillage... Nicos Poulantzas, dans les années 1970, parlait du fatal retour de balancier. En 2021 on l’attend encore ! Mais ça ne veut pas dire qu’il ne viendra pas, c’est juste toujours plus long que prévu...

 

Existe-t-il encore une communauté nationale en France si l’on en juge par le niveau de respect de l’espace public autant par les citoyens ordinaires que par les élites (voir sur Twitter #saccageparis par exemple) ?

Comme je l’écris dans Comprendre l’Époque , le niveau de citoyenneté d’un peuple, d’une nation, sa réalité au-delà des discours et des déclarations, se vérifie concrètement par le respect de l’espace public et du bien public. En Algérie, par exemple, quand vous êtes invités chez les gens, c’est impeccable. Il y a une fierté familiale à bien vous recevoir. En revanche, la rue, les équipements collectifs sont méprisés, dégradés, et les Algériens ne se sentent pas atteints dans leur honneur par cet état de fait. Leur sentiment de responsabilité ne va pas au-delà de l’espace familial. Et vous constatez exactement la même chose dans nos banlieues ! En Suisse au contraire, les gens vous réprimandent si vous jetez un papier dans la rue. Jeter un papier dans la rue, pour eux, c’est comme le jeter au milieu de leur salon ! L’immigration d’avec ces populations d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, à une époque où il n’y a plus de travail à leur distribuer, est donc clairement, de la part de nos élites parasites et illégitimes, une volonté de dissolution du peuple et de destruction de la citoyenneté dans un but de domination. En fait, l’ensauvagement et le séparatisme sont la stratégie et l’intérêt même de l’oligarchie. Il n’y a aucune raison objective et pratique pour que la France, cette vieille nation qui avait atteint, dans les années 1960 un si haut standard sur les plans culturels, techniques et économiques, soit prise, depuis les années 1980, dans cette spirale infernale de déchéance. Conclusion : il faut vraiment être bête, malhonnête et lâche pour ne pas être complotiste !

 

Il semble bien que désormais la narration médiatique soit en rupture complète avec la réalité observable.

Il y a toujours une part de manipulation dans le discours médiatique de masse, j’ai été journaliste pendant des années, je peux en témoigner. Mais la part de manipulation n’était qu’une partie du discours. Une partie qui est allée grandissante depuis le milieu des années 1980, avec le virage libéral de Libération, du Monde, l’arrivée de Canal + et d’Arte, pour recouvrir aujourd’hui la totalité du réel. Si bien qu’il n’y a plus, je dis bien qu’il n’y a plus aucun rapport entre le discours médiatique aujourd’hui et la réalité ! On a d’ailleurs pu le vérifier avec le commentaire journalistique des dernières élections américaines et le traitement réservé à Donald Trump. Et on le constate chaque jour avec le narratif officiel sur la soi-disant pandémie Covid ! Aujourd’hui, réalité et commentaire médiatique sont deux droites parallèles qui se rejoignent... à l’infini !

 

Que pensez-vous de cette idée selon laquelle le Nouvel Ordre mondial serait une sorte de communisme 2.0 ?

C’est une fois de plus vouloir exempter le Capital et de sa logique et de ses responsabilités ! Voir dans la dérive oligarchique un complot communiste est une analyse et une remarque idiote de bourgeois de droite qui n’a pas compris le sens profond et économique du mot libéral. Ce que Marx qualifiait de « liberté du renard libre dans le poulailler libre » ! Les oligarques de Davos ne se sont pas convertis en douce au communisme et n’émanent pas du tout du mouvement ouvrier ! Au mieux, avec Soros, on a la marque de la Société fabienne, soit le capital progressant sous un déguisement social. Son emblème étant d’ailleurs un loup recouvert d’une peau de mouton ! Ce qui a donné chez nous le Parti socialiste de Mitterrand… La réalité, c’est que, comme l’annonçait Marx, la logique du Capital conduit, in fine, à un monopolisme totalitaire qui, en valeur absolue, ressemble beaucoup au totalitarisme soviétique. Avec l’actionnariat mêlé des différents complexes militaro-industriels, agroalimentaires, pharmacochimiques et les fameux GAFA, dans le rôle du parti unique ! Sur l’effondrement du journalisme, non pas par sa soumission au communisme, aujourd’hui moribond – il suffit de regarder l’état du journal L’Humanité – mais par sa soumission grandissante au Marché, j’ai publié en 2006 un roman intitulé Chute ! , je vous encourage à le lire, vous verrez que ce processus totalitaire qui ne vient pas du tout du communisme, y est précisément décrit...

Plutôt que de vouloir placer sa camelote idéologique, afin de se sentir de droite ou de gauche, mieux vaut regarder lucidement les ressorts du réel, les forces en présence et les mécanismes à l’œuvre, oser se servir de tous les outils, ceux de Marx, de Maurras, d’Evola, quand on sent que ça fait sens… C’est ce que je m’efforce de faire dans mes écrits, dans Comprendre l’Empire hier comme dans Comprendre l’Époque aujourd’hui...

 

Quels seraient selon vous les contours d’une résistance réussie à cette emprise oligarchique ?

Déjà de sortir de cette stérile et superficielle opposition gauche/droite qui empêche l’union sacrée des opposants et des victimes du Système, qui empêche de réaliser la masse critique révolutionnaire... C’est pourquoi mon association proposait, et propose toujours, l’égalité et la réconciliation entre la « gauche du travail » et la « droite des valeurs ». Un projet politique d’ailleurs très français qui renvoie à Georges Sorel, au Cercle Proudhon, à Georges Valois, et dont le projet constant, si on y réfléchit bien, est de faire marcher ensemble la pensée de Marx et celle de Nietzsche... Mais pour citer aussi Carl Schmitt, je pense qu’on ne peut pas combattre un ennemi si on n’a pas d’abord le courage de le nommer. Et c’est d’abord ce courage qui manque... On peut d’ailleurs le comprendre, depuis les années 1950 et plus encore depuis les années 1980, nous vivons sous le règne terrorisant de Nuremberg... Dans ce contexte, oser nommer l’ennemi est l’acte révolutionnaire suprême... qui vous conduit assurément au Goulag ! Ce n’est pas du Marine ou du Mélenchon !

Pour le dire autrement : face à des maîtres du Capital qui ont conservé un projet collectif eschatologique, l’individu matérialiste bourgeois, avec son « moi je » et ses droits-de-l’homme se trouve fort démuni ! Comme je l’explique dans mon livre, nous, chrétiens laïcisés, avons opposé historiquement les mathématiques appliquées à Dieu, tandis que nos dominants s’appuient toujours sur un Dieu qui est aussi maître mathématicien, c’est toute la différence. Une différence qu’avaient bien compris les jésuites ! Mais que pèsent les jésuites aujourd’hui ?

 

Comment alors pourrait se produire le grand ménage ?

Par ce que Hegel et Marx appellent l’exacerbation des contradictions internes, j’espère ! Et sans recourir au concept, l’espoir aussi, face à un dysfonctionnement manifeste et de plus en plus mortifère, à l’animal instinct de survie. Très concrètement, la révolution devient possible quand la mère de famille cesse de dire à son mari, pris d’envies insurrectionnelles à force de brimades et d’humiliations « ne fais pas l’idiot, pense aux enfants », mais lui dit au contraire « va sur la barricade, la survie des enfants en dépend ». Il est là le moment de bascule, quand les femmes sont d’accord pour que les maris y aillent, parce que l’inaction plus sûrement encore que l’action signifie à terme le péril des gosses. Dans ces affaires de violence collective organisée, ce sont les hommes qui agissent, mais ce sont les femmes qui, en ce sens, ont le dernier mot. Et dans les futures manifs de Gilets jaunes, bloquées pour l’instant par l’arnaque du Covid (mais pour combien de temps ?), il ne faudra pas compter les jeunes, les jeunes sont des branleurs, il faudra compter les femmes. Les femmes, c’est le vrai marqueur ! Et quand l’oligarchie déclare que demain sur les 7 milliards d’habitants, il ne devra plus en rester qu’un, parce qu’avec le progrès technique, cette hyperclasse parasite sans âme et sans cœur n’a plus besoin que d’un milliard d’exécutants, et que les autres sont pour eux des bouches qu’on a plus de raison de nourrir et donc forcément à terme, des menaces… Ce Grand Reset signifie bien, au-delà de l’habillage New-Age, éliminer d’une façon ou d’une autre 6 humains sur 7. Et 6 milliards de terriens ça fait beaucoup d’enfants. Il est bien sûr facile pour des pervers qui méprisent l’humanité souffrante, de pousser les hommes à s’entretuer… Mais tous les humains se lèvent d’instinct pour protéger leur progéniture menacée, et prétendre éliminer 6 milliards d’humains demain, c’est vouloir tuer beaucoup d’enfants… On va donc bien finir par arriver à un « eux ou nous » radical...

 

Y aurait-il un de ces films de science-fiction (Blade Runner, Soleil vert, Elysium, Idiocracy, Minority Report...) qui aurait particulièrement retenu votre attention ?

Ils ont tous un élément au moins de cruelle vérité : MK Ultra, eugénisme, homme augmenté, robotique, monopolisme, métissage généralisé, corruption, drogue et délinquance… Tous sont dystopiques et nous montrent un monde triste, violent et inégalitaire qui ressemble bien plus à ce que nous propose aujourd’hui la Californie de Joe Biden qu’un quelconque impérialisme chinois ou un retour à l’URSS… Notez-bien qu’aucun de ces films de science-fiction, produits par Hollywood, ne nous montre un futur radieux dû au progrès technologique, comme dans les romans de Jules Verne au temps de l’optimisme positiviste. Comme si ces films, produits aussi par les maîtres du Capital, avaient pour fonction de nous habituer à cet avenir sordide, à nous le faire admettre comme inéluctable...

 

Vous venez de publier un livre que vous présentez comme votre « autobiographie du concept ». Les Anglais parleraient d’une « sequel » philosophique de Comprendre l’Empire. Quelle était votre intention lorsque vous vous êtes mis à l’écriture de Comprendre l’Époque ?

Comprendre l’Empire était plutôt un essai historico-politique ; Comprendre l’Époque est son nécessaire pendant philosophique. À eux deux, ces deux essais constituent une totalité. Je suis un penseur totalitaire, je ne m’en cache pas ! Depuis Comprendre l’Empire, qui était une somme, j’ai continué à réfléchir, à prendre des notes – notes que la police m’a saisies avec tous mes cahiers, mes ordinateurs, lors de l’illégale perquisition qu’ils ont montée contre moi ! Qu’importe, comme Sade j’ai d’abord pleuré des larmes de sang, puis rapidement, ce vol a renforcé ma détermination à écrire... ce livre, justement. J’ai d’abord pensé à un abécédaire – j’en ai déjà pondu deux – où j’aurais laissé les textes voisiner entre eux par le hasard souvent fécond du classement alphabétique. Et puis j’ai senti qu’il y avait moyen de faire mieux, qu’un plan d’ensemble se dégageait, que toutes ses idées avaient tendance à s’articuler, à se classer par ordre chronologique, par ordre d’importance... Penser c’est toujours ordonner, mettre l’avant avant l’après, le principal avant le secondaire...

J’ai donc beaucoup travaillé le plan, la succession logique des chapitres… Puis à l’intérieur de chaque chapitre, la succession logique des textes que je me suis efforcé, comme dans Comprendre l’Empire, de rédiger le plus clairement et le plus brièvement possible, afin d’éviter tout jargonnage. Sauf quand ce jargonnage est au service de l’humour, pour le dénoncer justement ! Ce livre a donc un thème : l’histoire de l’égalité, son pourquoi, son comment… Mais il prétend être aussi, au-delà de son sujet même, une leçon de penser. Montrer ce qu’est développer une pensée ; qu’une pensée, ce n’est pas juste avoir des idées, des intuitions, faire des phrases, comme veulent nous le faire croire aujourd’hui les Finkielkraut, les Onfray, les Zemmour qui, au sens classique, au sens sérieux du terme, ne sont pas des penseurs… Dans cet ordre d’idée, l’effondrement de la pensée française y est aussi abordé, de l’idéologie du désir 68, au déconstructionnisme, puis aux nouveaux philosophes qui marquent la liquidation française de la philosophie… Ce moment où la bourgeoisie, classe de l’idée, se sépare de l’idée pour ne plus régner que par le mensonge et la violence : la situation d’aujourd’hui.

 

La Raison dîtes-vous a une dimension intrinsèquement égalitaire et pourtant, l’égalitarisme conduit à la destruction de la pensée. Comment expliquer ce paradoxe ?

L’égalité arrive forcément avec la Raison. Comme je le démontre dans le livre, la Raison est intrinsèquement égalitaire, c’est le monde du quantitatif contre le monde de la différence qualitative propre à la Tradition, la fin du règne du deux poids, deux mesures…. Ce n’est pas contingent si les Encyclopédistes sont d’abord des mathématiciens qui appliquent l’outil mathématique à tous les domaines : sciences de la nature d’abord, puis idéologie politique… Et si leur influence culmine par la Révolution française, révolution par laquelle la bourgeoisie prend le pouvoir au nom de la raison égalitaire, l’axiomatique des droits de l’homme… Mais ce pouvoir bourgeois pris au nom de l’égalité formelle, conduit très vite, dans le réel, à la nouvelle inégalité sociale du monde bourgeois. Et la bourgeoisie, progressivement, se voit d’abord contrainte d’expliquer cette inégalité par la Raison, puis d’abandonner une raison intenable qui, de plus en plus, vient contredire sa propre domination. Ainsi, historiquement, la bourgeoisie est d’abord la classe de la conquête du pouvoir par la raison égalitaire pour devenir, in fine, la classe de la destruction de cette même raison pour se maintenir au pouvoir. D’abord l’égalitarisme formel des droits de l’homme, puis l’égalitarisme mensonger de la démocratie parlementaire et enfin l’égalitarisme fou du LGBTisme et de l’animalisme ! Après la promesse puis le mensonge, le chaos ! Dans la réalité comme dans le livre, c’est bien sûr encore plus complexe, philosophiquement ça passe par Kant, par Hegel, par Marx, par Nietzsche, par Husserl, mais en gros, c’est ça !

 

Dans cet écheveau de mensonges égalitaires, sommes-nous perpétuellement condamnés au « règne de la quantité » ?

La modernité a durablement chassé du monde le principe aristocratique. L’inégalité règne donc en douce, honteuse et menteuse, tandis que le réel impose partout une évidence hiérarchique, que ce soit dans le monde animal, celui de la culture ou de l’entreprise...

Dans notre monde, cette contradiction entre aspiration à l’égalité, synonyme de justice, et impératif hiérarchique a été humainement résolue par la proposition du Christ, sa « loi naturelle » où la nécessité hiérarchique est tempérée, moralisée par le souci de l’autre, la compassion, le « aimer vous les uns les autres ». Dans le livre, je démontre que ce chemin d’égalité, qui est tout autre que l’égalité formelle issue de la raison mathématique et qui conduit au pouvoir technocratique, puise son origine dans la double composante de l’intelligence humaine, affective et cognitive, et que c’est de l’effacement de cette dimension de l’intelligence et du message du Christ que provient notre descente vers ce monde qui semble de plus en plus dominé par le diable… Sans renier Marx, je me retrouve donc radicalement chrétien en passant par le thomisme et Piaget ! L’homme, qui a été chassé du jardin d’Éden parce qu’il a mordu la pomme qui est le fruit de l’arbre de connaissance, a pu ainsi développer ses potentialités de puissance par la maîtrise des mathématiques appliquées. Mais s’il oublie, dans ce processus de puissance, le souci de l’autre, il va à sa propre destruction collective. C’est là que l’on comprend que la parole d’amour du Christ est aussi la Raison incarnée, le Logos...

 

Vous assignez à la France une sorte de destinée manifeste. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

Déjà, parce que je suis Français et qu’on a toujours tendance à voir midi à sa porte ! Aussi parce que la France a inventé ce processus égalitaire basé sur cette double culture grecque et chrétienne, la logique d’Aristote et la charité du Christ qui fondent l’humanisme français, nos valeurs helléno-chrétiennes… Nous avons donc, dans ce combat à mener contre la bête, la bête judéo-anglo-saxonne du tout puissant Marché, un rôle fondamental d’opposant historique à jouer. N’oublions pas que la France est aussi la fille aînée de l’Église ! Comme je l’écris à la fin du livre : « Fille aînée de l’Église et mère des révolutions, patrie du cœur et des idées », donc « en première ligne une fois encore pour y jouer son rôle et y tenir son rang » !

 

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Comprendre l’époque avec Alain Soral, sur E&R !

 

Les tueurs de géants s’attaquent à Google

Israël Adam Shamir

Les géants du numérique ont pris le contrôle du monde. Personne n’a jamais amassé autant de pouvoir. Hitler en crèverait d’envie si on lui montrait la grandeur de Google. Les protagonistes de Huxley et d’Orwell ne pouvaient qu’en rêve, Bezos et Gates font le boulot. Ces derniers ont renversé le président américain pour en installer un plus à leur goût, et pour cause. La valeur nette combinée des 100 premiers ultra-riches américains a grimpé en flèche de 195 milliards de dollars depuis l’entrée en fonction de Biden, selon les calculs de Bloomberg. Ces géants contrôlent l’esprit de milliards de personnes. Les nations mettent en gage leurs terres et leurs industries pour acheter leurs médicaments brevetés. Ces géants connaissent nos visages, nos noms, ils savent tout de nous, jusqu’aux cellules dont nous sommes faits, jusqu’à la dernière protéine. Les dieux ont été vaincus, le doux Christ et le puissant Sabaoth, sans oublier le colérique Allah. Est-ce là une chose dont on dit : « Voici, c’est nouveau » ? (Eccl 1:10) Non, mon ancêtre à l’esprit blasé avait raison – cela avait déjà été fait dans les âges qui nous ont précédés.

 

 

Il était une fois des géants qui avaient presque réussi à chasser les dieux hors de l’Olympe. Apollodore nous raconte que les dieux ne pouvaient pas gagner, jusqu’à ce qu’ils se souviennent de l’oracle selon lequel les géants ne seraient vaincus que si un homme mortel aidait les dieux. Seul l’homme peut faciliter la victoire des dieux sur les géants, devinaient les Grecs dans leur Gigantomachie, tout comme les chrétiens savaient que seul un Fils de l’Homme pouvait vaincre la Mort. Alors que les géants avaient presque vaincu les dieux, un homme mortel, Héraclès, avait franchi le pas, et c’est lui qui avait arraché la victoire des mâchoires de la défaite. Aujourd’hui, nous avons grand besoin d’un mortel courageux pour s’attaquer aux géants. S’il n’y a pas d’Héraclès, n’importe qui fera l’affaire ; mais les géants doivent être vaincus. Et voilà que justement, des tueurs de géants improbables se manifestent.

Le soulèvement a commencé dans la ville rebelle de Moscou, où le tribunal d’arbitrage de la ville a exigé que Google restaure un compte YouTube supprimé, sous peine d’avoir à payer des milliards de dollars d’amendes. Impossible, me direz-vous, Google est libre de faire ce qu’il veut. Google a banni Unz.com ; son géant de frère Twitter a banni Trump ; il n’y a aucun moyen d’annuler leurs décisions, car ces entreprises sont privées, et la propriété privée est sacrée – sinon c’est le communisme et le goulag ; ils peuvent faire ce qu’ils veulent, et leurs avocats très malins ont déjà inclus leur droit de vous débrancher dans chaque « acceptation des termes du contrat », d’un simple clic.

Pourtant, la Russie n’est pas si différente de toute autre nation occidentale. Jusqu’à ce que cela se produise, le système juridique russe avait refusé d’examiner les plaintes contre les géants de la technologie. La loi russe ne le permettait pas. Il suffisait que les géants stipulent que toutes les plaintes devaient être déposées à Londres ou devant un autre tribunal de leur choix pour que les Russes se soumettent docilement. Cependant, les géants sont allés trop loin en bloquant pour de nombreux Russes cette possibilité de les poursuivre devant une juridiction occidentale. Les Russes ont réagi en créant une nouvelle loi établissant la priorité de leur droit national et exigeant des tribunaux qu’ils traitent et jugent de leurs différends s’il n’existe aucun moyen de les poursuivre devant la juridiction occidentale convenue.

Cette nouvelle loi a été appliquée par le tribunal d’arbitrage de Moscou après que Google, en juillet 2020, a supprimé le compte de Tsargrad, une chaîne de télévision et une agence de presse chrétienne conservatrice appartenant à Konstantin Malofeev, un baron russe des médias numériques peu ordinaire. Le magazine Slate a dressé le portrait de cet homme il y a quelques années, alors qu’il en était encore à projeter de créer Tsargrad. Slate exagérait grossièrement la proximité et l’importance de Malofeev par rapport à Poutine, car il s’agit d’un outsider, mais pour le reste il vous en donne bien l’idée générale. Malofeev avait été sanctionné par les autorités américaines et européennes en 2014, puis le compte de la société de médias dont il est le principal propriétaire a été bloqué six ans plus tard, à l’été 2020. Tsargrad comptait plus d’un million d’abonnés lorsque soudainement, et sans avertissement, YouTube a supprimé son compte. Au début, ils ont expliqué leur action en affirmant que Tsargrad « enfreignait les clauses », comme toujours. Plus tard, Google s’est défendu en disant avoir bloqué Tsargrad parce que son propriétaire avait été sanctionné.

Le tribunal de Moscou a rejeté les deux allégations [1]. Il a déclaré que Google n’avait nullement prouvé que Tsargrad enfreignait la moindre clause ; même si cela avait été le cas, Google aurait dû donner un préavis de six mois avant de rompre le contrat. En ce qui concerne les sanctions, le Tribunal a statué que les sanctions américaines et européennes relèvent du droit public de ces pays particuliers et ne sauraient être appliquées en Russie ; Google doit rétablir son compte ou subir des conséquences juridiques.

Les conséquences sont financières, et exponentielles. Pour la première semaine de non-conformité, Google devrait payer un peu plus de mille dollars, rien à dire de ce côté-là. Mais par la suite, les amendes doublent chaque semaine, et au bout de six mois, Google devrait payer plus de 70 milliards de dollars ! Les amendes exponentielles peuvent être des menaces très sérieuses. En effet, les Russes peuvent-ils faire payer Google ? Oui ! Car Google (google.ru) a quelques milliards sur ses comptes en Russie, tous éminemment susceptibles d’être saisis. En revanche, si Google rétablit le compte bloqué, ils n’auront pas à payer un centime. [2]

Quoi qu’il en soit, M. Malofeev avait été sanctionné par les États-Unis et l’Union européenne il y a plus de six ans, sous prétexte qu’il soutenait prétendument les rebelles russes dans le Donbass (il dit avoir dirigé une mission humanitaire). Pourquoi, tout d’un coup, Google a-t-il gelé son compte en 2020 ?

Il existe une réponse honnête à cette question, mais les avocats méfiants de Google ne l’admettront jamais. En 2020, encouragés par leur ascension fulgurante au sommet d’un monde en proie à une pandémie, Google et les autres géants ont déchaîné leur puissance pour rayer de la carte les médias idéologiquement inacceptables (pour eux). Ils ont procédé à un nettoyage idéologique à grande échelle des sites et comptes pro-famille, favorables à Trump, conservateurs, chrétiens, et des sites qui ne soutenaient pas le paradigme de la propagande woke gay et trans, anti-mâles et anti-blancs. Les sites qui doutaient du récit covidique officiel ont également été bannis ou privés de visibilité. Ils interdisent à leurs clients de confier en Dieu, comme l’a résumé un observateur russe. Le calendrier du nettoyage était ajusté aux élections présidentielles américaines de novembre 2020. Les géants prévoyaient de destituer Trump et d’installer Biden à sa place, de gré ou de force. Les comptes qui étaient susceptibles d’être en désaccord avec cette fraude massive planifiée par les géants ont été supprimés. Ne s’agissait-il pas d’une ingérence dans des élections importantes ? Certes, mais ce sont les géants, et non les Russes, qui s’y employaient, et ils avaient même le FBI dans leurs rangs.

Les comptes américains n’ont pas été les seuls à souffrir de cette purge ; les géants ont également nettoyé les comptes russes. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup d’électeurs qui lisent le russe aux États-Unis, les géants n’ont pas voulu prendre de risques. Ils ont planifié et exécuté probablement la première prise de contrôle mondiale complète du discours dans l’histoire de l’humanité. Tsargrad était l’une des voix médiatiques à étouffer.

 

 

Konstantin Malofeev, le propriétaire de Tsargrad, correspond parfaitement au profil à proscrire. Il est conservateur, voire radicalement conservateur, c’est un père de famille, qui va à l’église, et père de trois enfants, et il refuse de soutenir les LGBTQ+. Il a la quarantaine ; c’est un fervent admirateur de Donald Trump ; il a marché dans les pas de ce dernier jusqu’à marier sa fille au fils d’un oligarque juif (lui aussi est un magnat, de plein droit). Malofeev a modelé ses médias sur Fox News, le média préféré de Trump, et a même engagé Jack Hanick, un producteur fondateur de Fox News. Son média de Tsargrad a été décrit comme le « Fox News russe » ; c’est donc un Donald Trump russe en puissance. Malofeev n’est pas une personnalité extrêmement populaire, mais Navalny ne l’est pas non plus. Il est politiquement radical-conservateur, mais il est en même temps partisan d’un État-providence social et d’une aide aux familles. Il pense que le Covid est une création de Fort Detrick, tout comme le dit notre ami Ron Unz. (Cette opinion est largement partagée en Russie ; la semaine dernière, elle a été exprimée par M. Volodine, le président du Parlement, qui a déclaré que le nouveau coronavirus pourrait être le produit d’une fuite d’un laboratoire américain). Malofeev soutient Vladimir Poutine, bien que ce dernier soit trop libéral et modéré à son goût. Il travaille avec Alexandre Douguine, l’éminent philosophe russe qui pense également que Poutine ne fait pas assez... du Poutine. Douguine était présent à la conférence de presse concernant la victoire de Tsargrad sur Google, et il a prononcé un bref discours fervent appelant l’humanité à se débarrasser du géant usurpateur et à retrouver la liberté. Je pouvais entendre les pas de l’Histoire résonner lors de cet événement ; la Russie se rebellait à nouveau contre l’ordre établi, comme elle l’avait fait en 1917, il y a plus de cent ans !

 

 

M. Malofeev a offert à M. Trump son soutien pour retrouver l’accès au discours qui lui a été brutalement arraché par les Géants. Dans sa lettre émouvante à Trump [3], il écrit :

Monsieur le Président, il est clair pour moi que les élections américaines vous ont été volées à vous et à vos électeurs, et que les efforts de Big Tech pour étouffer ces informations sont à la fois un outrage moral et un crime passible de poursuites. La mort de la démocratie en Amérique fait mal à tous les pays du monde, y compris la Russie. Moi, et beaucoup d’autres Russes avec moi, sommes prêts à vous aider dans votre combat pour la liberté d’expression de toutes les manières possibles. Servez-vous de notre système judiciaire, et considérez sérieusement mon offre de partenariat pour la construction de futures plateformes. Joignons nos forces et passons résolument à l’offensive contre les ennemis de la liberté d’expression de Big Tech. Construisons des plateformes de liberté d’expression de qualité supérieure pour les gens de tous les pays.

Lors de la conférence de presse, il a demandé à Trump d’accepter son aide dans sa lutte contre les géants. M. Malofeev est un marginal, selon les critères russes et les autres, mais Trump l’était aussi. De toute façon, qui d’autre qu’un franc-tireur excentrique se lancerait dans une mêlée contre les redoutables géants ? Seuls les vrais hommes en sont capables. Bien que mes opinions soient très éloignées de celles de M. Malofeev, je dirais que Dieu bénisse quiconque sauve la liberté d’expression d’un étouffement par les géants.

 

Révélation sur l’Iran

Depuis longtemps, nos lecteurs se demandent pourquoi le président Poutine est si ami avec Israël. Une explication possible nous a été fournie la semaine dernière par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Son enregistrement de sept heures (censé avoir été réalisé pour le projet Histoire orale) avait été divulgué par un site d’émigrés, en farsi, et basé à Londres. Dans cette fuite (M. Zarif a reconnu avoir été cité hors contexte, mais ses opposants affirment que c’est lui-même qui l’a divulgué), Zarif révèle que, selon lui, la Russie ne veut pas que l’Iran normalise ses relations avec l’Occident, ce pourquoi elle tente de saper les négociations de Vienne. Tant que les États-Unis restent en dehors de l’accord sur le nucléaire et que l’Iran continuera à être sanctionné, Téhéran restera dans la sphère d’influence russe, a-t-il déclaré. Dans le reportage d’Al-Jazeera, la Russie a activement tenté de saper l’accord nucléaire, le Plan d’action global conjoint (JCPOA), parce qu’elle ne tirerait aucun avantage du fait que l’Iran jouisse de liens normalisés avec l’Occident, selon le diplomate. « La Russie ne tirera aucun profit de la normalisation de nos liens avec l’Occident », a-t-il déclaré.

Zarif a également offert une version très différente de l’entrée de la Russie dans la guerre en Syrie. Le défunt général Soleimani, qui a été assassiné par les Américains l’année dernière, s’était rendu en Russie en 2015 et avait rencontré le président Vladimir Poutine pour discuter d’une intervention dans la guerre civile en Syrie en soutien au président Bachar el-Assad. Il était jusqu’à présent admis que Poutine avait été convaincu de participer à la guerre par Soleimani. Zarif fournit un compte rendu complètement différent, affirmant que c’est Poutine qui avait convaincu Soleimani d’amener des troupes iraniennes en Syrie, plutôt que Soleimani qui aurait convaincu Poutine d’intervenir. « Poutine est entré dans la guerre avec la puissance aérienne, mais il a également fait entrer l’Iran dans la guerre avec des forces terrestres. Jusque-là, nous n’avions pas de forces terrestres là-bas », a déclaré Zarif.

 

 

Si cette interprétation conspirationniste est correcte, elle expliquerait l’attitude positive de la Russie à l’égard d’Israël, car aucun pays ni aucun homme politique n’a fait autant que l’Israélien Netanyahou pour maintenir l’Iran à l’écart des États-Unis. Sans l’opposition d’Israël, l’Iran aurait pu perdre l’Axe de la Résistance sous l’ère Obama. Israël devait donc être chéri par la Russie, en effet ! De même, Israël était très aimé par les industries militaires américaines car sa puissance incitait les Arabes à acheter du matériel américain.

Les juifs simples d’esprit expliquent le virage américain pour se réconcilier avec l’Iran par l’influence de John Kerry. « La fille de Kerry, Vanessa, est mariée à un ressortissant et médecin iranien. Son témoin à la cérémonie était le fils de Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des affaires étrangères. Zarif était également le principal homologue de Kerry dans les négociations pour l’accord nucléaire. Une sympathique équipe ! Ne cherchez pas plus loin les raisons pour lesquelles Kerry déteste Israël », déclare Investment Watch Blog. Ils seraient furieux si on expliquait leurs positions politiques par la présence de leurs proches en Israël ! Il semble que certains patriotes américains (comme notre collègue Philip Giraldi) préféreraient contribuer à dégrader les relations spéciales avec Israël et améliorer les relations avec l’Iran. L’avocat de Washington Reed Rubinstein, dans le Jerusalem Post, suggère que l’administration Biden « autoriserait ou soutiendrait une nouvelle intifada si Israël refuse d’adhérer tranquillement à un nouvel accord avec l’Iran ou prend des mesures "non approuvées" pour se défendre contre la menace iranienne. ». C’est une lecture possible. « Ce serait une erreur catastrophique et un horrible abus de confiance » – se plaint l’avocat. Quelle espèce de « confiance », mon pote ? La politique internationale, c’est une affaire de coupeurs de tête. Peut-être l’Iran passera-t-il du côté des États-Unis, tandis que les juifs déplaceront leurs sympathies vers la Russie.

Cependant, il ne faut pas trop se fier à ce qui a pu fuiter du discours de Zarif. Cela pourrait signifier que Zarif voudrait jouer à la Gorbatchev pour la République islamique et faire entrer Téhéran dans la Pax Americana. Il aurait alors inventé cette histoire impliquant que les Iraniens feraient la paix avec les États-Unis aux conditions de Washington s’il n’y avait le perfide Poutine. Et dans la réalité observée, les Russes ont toujours soutenu publiquement le JCPOA et approuvé le fait que l’Iran fasse la paix avec Israël et les États-Unis.

 

 

Juifs et comploteurs

Dans le récent complot contre le président biélorusse Loukachenko, un détail curieux est totalement absent des rapports de presse. La preuve irréfutable de ce complot tient dans une cassette censée être l’enregistrement d’une conversation entre un général biélorusse et le chef du complot, l’avocat Youri Zenkovitch, qui possède les citoyennetés biélorusse et américaine. Au Belarus, Zenkovich était un militant de l’opposition, membre bien connu du Front populaire biélorusse. Il est parti aux États-Unis au milieu des années 2000, où il a commencé à bâtir sa carrière d’avocat, indique l’ambassade des États-Unis. Le général a apparemment été utilisé pour piéger l’avocat, qui recherchait activement des complices potentiels dans l’armée biélorusse. Dans l’enregistrement (5:05), l’avocat tente de convaincre le général de rejoindre les comploteurs en disant :

Je suis soutenu par le capital juif américain. J’ai d’excellentes relations avec l’American Jewish Committee. Il s’agit d’une ONG dirigée par trois cents des familles juives les plus riches d’Amérique. C’est le lobby juif américain.

Sur le site de l’American Jewish Committee, on peut lire :

L’American Jewish Committee est le doyen des organisations juives américaines.

Le New York Times :

Nous ne savons pas si l’AJC ou ses membres ont offert leur soutien à M. Zenkovich.

Le chef du KGB du Belarus nous offre le point de vue réconfortant que les comploteurs complotaient plutôt pour escroquer leurs partisans et donateurs et pour dépenser l’argent en « femmes faciles et vodka ». Peut-être. Mais c’est drôle – la meilleure façon de convaincre un général, un militaire, serait donc de lui dire que de riches juifs américains soutiennent la cause. Je n’ai pas pu trouver de réponse de l’AJC à cette accusation ; le complot n’a jamais été mentionné dans les médias américains.

Israël Adam Shamir

 

Notes

[1] https://spb.tsargrad.tv/news/arbitr...

[2] Les articles liés à cette décision historique sont classés ici : https://spb.tsargrad.tv/materials/r...

[3] Lisez-la ici dans son intégralité, la version anglaise vient après le russe : https://spb.tsargrad.tv/articles/pi...

Retrouvez Israël Shamir, sur E&R

 

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