KLIOKINOL QUI TUE! Médicaments utiles, inutiles et dangereux. Contraceptifs. Pr. Debré et Even. Dr. Henri Pradal
RETURN TO NATURAL HEALING AND ABOLISH BIG PHARMA!
WESTERN CORPORATIONS HAVE A POLICY OF POISONING THE PEOPLE, AND THEN GIVE THEM "MEDICINE" TO POISON THEM FURTHER - ALL FOR PROFITS!
Depuis décembre dernier, le Pr Jean-François Bergmann n'est
plus vice-président de la commission des autorisations de mise sur le
marché (AMM), supprimée dans la foulée du scandale du Mediator. Il a
retrouvé sa liberté de parole et en use. C'est l'heure, aussi, des
remises en question personnelles.
L'affaire de l'anti-diabétique du laboratoire Servier
a sonné la fin de son mandat. Le 20 décembre dernier, le Pr
Jean-François Bergmann a cessé de siéger à la commission d'AMM, dont il a
assuré pendant douze ans la vice-présidence.
Toujours
chef du département de médecine interne à l'hôpital Lariboisière à
Paris, le médecin revient pour la première fois en profondeur sur les
dérives du système de surveillance français, dans une interview accordée
à Laurent Simon, du mensuel Pharmacien de France.
>
L'Express reprend ici l'essentiel de cet entretien, publié dans son
intégralité dans le numéro de février de la revue destinée aux
pharmaciens d'officine.
Quand le Dr Henri Pradal avait sorti, en 1973, son Guide des médicaments les plus courants, il en avait écoulé 700 000 exemplaires. Le succès de ces ouvrages ne se dément donc pas depuis quarante ans?
Qu'attend-on
de ces guides? Une hiérarchisation qualitative, un peu comme le Guide
Michelin. Quand il s'agit de sa propre santé, le grand public adore
cela. Les gens n'entendent rien aux améliorations du service médical
rendu (ASMR) de la Haute Autorité de santé (HAS). C'est pourtant son
rôle de véhiculer l'information et non pas celui d'autres structures
comme les laboratoires ou l'Agence nationale de sécurité du médicament
(ANSM), dont ce n'est pas la mission première. J'ai demandé à Jean-Luc
Harousseau, président de la HAS: 'A quand le Debré et Even version publique?' mais cela représente énormément de travail et c'est un travail risqué. Regardez le British Formulary,
actuellement dans sa 64e édition: c'est une production indépendante du
Collège anglais de médecine, écrit avec un comité d'experts. Ils font
des choix clairs par thérapeutique.
Où en est le Formulary à la française? Vous avez lancé un appel en octobre 2012 avec quatre autres professeurs pour ce faire.
Nous
sommes partis la fleur au fusil, mais notre bras a fini par trembler.
C'est un boulot énorme et personne ne veut s'y coller. Les auteurs
seront à la merci des lecteurs, en particulier des industriels. Ce
serait pourtant un travail intéressant pour les prescripteurs et les
malades.
Selon vous, le nombre de spécialités sur le marché pourrait être divisé par quatre, pour arriver à 1000. Est-ce réalisable?
Je
me fiche du nombre de médicaments sur le marché. Qu'ils restent tous!
Si un industriel veut mettre un 23e bêtabloquant sur le marché, qu'il le
fasse. Mais, dans ma pratique quotidienne, je n'ai besoin que d'un
choix restreint de spécialités pour soigner correctement. La Finlande a
décidé de ne garder sur le marché qu'un médicament par classe et de
supprimer les moins bons au fur et à mesure de l'arrivée de meilleures
molécules. Cela a été catastrophique. (Voulant dire quoi, patate???) Plus personne ne faisait de
recherche, les malades étaient insatisfaits et cela a entraîné une
course à l'échalote: le premier arrivé sur le marché obtenait un
monopole de fait. C'était une situation stalinienne.
Le
problème de ces pilules est simple quand on le résume mais complexe en
réalité. Pourquoi ont-elles été un succès commercial? "Naturelles",
"moins dosées", le positionnement marketing a évacué le problème des
thromboses sans qu'aucun contrepoids ne l'ait réintroduit. C'était
l'argument massue, véhiculé par Elle, Marie Claire et
consorts, que les femmes attendaient: moins d'acné, moins de prise de
poids, moins de tensions mammaires. De là vient leur succès. Face à ces
avantages, un risque de thrombose multiplié par quatre ne pèse pas lourd chez une jeune patiente.
Le contre-pouvoir réside dans un message clair: ces pilules devaient
être prescrites en seconde intention. Le contrôle des prescriptions des
médecins aurait encore une fois été très utile. Le Mediator a prouvé à
tous que le système de pharmacovigilance était un véritable gruyère, les pilules en sont le dernier exemple. 133 cas de thromboses déclarés? Il y en a probablement cent fois plus!
C'est le Mediator, dont vous avez maintenu l'AMM au sein de la commission dont vous étiez le vice-président, qui a provoqué cette réflexion?
La
valvulopathie était peu connue, cachée et apparaissait cinq ans après
le début du traitement. Avec la sous-déclaration de ce genre d'effets
indésirables et la mauvaise volonté du laboratoire, tous les ingrédients
étaient réunis pour que rien ne se passe. La pharmacovigilance ouvrait
de temps en temps son grand livre poussiéreux et notait un cas à
Toulouse, un cas à Marseille... Tout le monde dormait tranquille. Le
laboratoire nous a enfumés et la pharmacovigilance nous a endormis. Je
m'en veux de ne pas avoir senti tout ça, en 2007, et appelé à une grande
étude prospective. Il fallait du nez: à ce compte, pourquoi ne pas
croiser la consommation de Toblerone et les entorses de chevilles?
Je
vais vous raconter une histoire: il y a quelques années, en plein été,
les patients nous rapportent que le Viracept avait une odeur
inhabituelle. Une erreur de fabrication avait mené à la présence d'un
toxique dans le médicament à 400 fois la dose admissible! Et là je parle
des laboratoires Roche et non d'un obscur génériqueur indien. En plus,
ce médicament était donné aux femmes enceintes. Il y avait donc un
risque de malformation foetale: panique à bord. C'était en réalité une
fausse alerte: il n'y avait pas de risque toxique! (QUI MENT???) On s'est excité comme
des puces, on a alerté les prescripteurs, pisté toutes les femmes
enceintes... tout cela pour rien.
Pour une fausse alerte, combien de "vraies"?
La
notification événement par événement est un leurre parce que nous
bénéficions aujourd'hui d'outils prospectifs beaucoup plus performants.
Pour reparler de Servier, ce non-médicament qu'est le Vastarel a été
accusé de provoquer des syndromes parkinsoniens. Une étude maline a été
faite: on a suivi des nouvelles prescriptions de Vastarel et on a
observé chez ces patients l'apparition de Modopar, traitement du
Parkinson, sur les ordonnances. Joli, non? C'est là où on s'en veut sur
le Mediator: le laboratoire n'a jamais admis la similitude
pharmacologique entre l'isoméride et le benfluorex. Si cette dernière
avait été considérée dès le départ comme une amphétamine-like, nous
aurions enquêté sur les valvulopathies.
Il
est écrit noir sur blanc dans la notice que les pilules augmentent le
risque de thrombose. La patiente ne peut donc pas dire que l'information
était cachée, même si son médecin ne le lui a pas dit. C'est parole
contre parole, cela ne peut déboucher sur rien. Il faudrait démontrer
que l'industrie a menti sur le nombre de thromboses, ce qui ne me semble
pas évident; la sous-notification est évidente, mais ne pourra pas
générer d'indemnisation.
Vous avez été
démissionné le 20 décembre dernier de la commission d'autorisation de
mise sur le marché (AMM) de l'ANSM dont vous avez été vice-président
pendant plus de dix ans. Pour quelle raison?
L'Agence n'a plus de
commission d'AMM, elle a été remplacée par d'autres commissions,
chargées de l'analyse des nouvelles AMM et la révision des anciennes. Je
me sens coupable de ne pas avoir pu faire tout ce que je dis, mais je
me suis battu comme un fou. Pourquoi suis-je resté? Parce qu'on ne peut
arrêter une mission en cours même en cas d'ennuis, même en cas
d'insatisfactions. L'évaluation des médicaments, c'est mon truc: la
moitié des évaluateurs de l'ANSM sont mes élèves. C'est une fonction que
j'occupais bénévolement, par militantisme: j'ai parfois eu gain de
cause et parfois non. Le fait est que, dans les nouvelles commissions,
il faut être vierge de conflits d'intérêts avec l'industrie, ni lien
financier, ni coordinateur d'essai clinique, or je cumule les deux. Et
j'en suis fier. Je ne pouvais pas arrêter mon travail de recherche pour
les beaux yeux de l'ANSM.
Le Leem, syndicat des
industriels, participait jusqu'à peu aux commissions d'AMM. N'y avait-il
tout de même pas besoin d'une vraie réforme?
Franchement, le Leem
n'était pas gênant, ils étaient d'une discrétion absolue. C'est bien
mal connaître l'expertise que de croire que sa présence m'aurait amené à
dire du bien d'un médicament si je pensais l'inverse. Il n'y a aucun
exemple de médicaments où des conflits d'intérêts auraient mené à une
mise sur le marché alors qu'elle n'aurait pas dû avoir lieu. Que les
laboratoires nous aient caché des choses, - Vioxx, Mediator... -, que
l'on ait pu être somnolent ou manquer d'acuité, je l'admets. Mais une
décision viciée par un lien d'intérêt, je ne peux pas vous en citer
une.
Est-ce que le problème des conflits
d'intérêts ne s'est pas tout simplement déplacé au niveau européen au
sein de l'European Medicines Agency (EMA)?
C'est beaucoup plus
simple d'avoir une AMM européenne en 2013 qu'une AMM française en 2000:
je vous assure que nous étions beaucoup plus exigeants. Tous les
médicaments qui arrivent à l'EMA ont l'AMM. L'EMA est une chambre
d'enregistrement sécuritaire, un peu comme les Mines pour une voiture.
Même une Trabant passera les Mines! Pour la plupart des pays, l'AMM ne
représente pas grand-chose. Les Pays-Bas, par exemple, sont peu
restrictifs parce que dans ce pays les médecins sont lents et attendent
avant de prescrire des nouveautés d'avoir suffisamment de recul. En
France, une nouvelle AMM équivaut à une incitation à prescrire.
Les génériques introduisent-ils un contrepoids suffisant à cette fuite en avant?
Je
suis pharmacologiquement très pro-générique, ce sont des produits de
qualité, mais il y en a certainement trop parce que le marché ne s'est
pas encore régulé. En Angleterre, il n'y a que quatre ou cinq génériques
par molécule. En revanche, les prix sont beaucoup trop élevés, tout
cela pour ménager la marge du pharmacien. Or tout ce qui est versé aux
pharmaciens est également pris à la Sécu. On pourrait imaginer des
génériques à 20% du prix princeps, pourquoi pas?
Reste que les patients ne veulent pas toujours des génériques...
Quand
un patient, à cause de la mesure tiers-payant contre génériques, se
retrouve contraint de prendre du valproate à la place de son Depakine
habituel, il s'inquiète, dort moins bien, boit peut-être un peu pour se
détendre et, parfois, crise. Les crises sous valproate ou les insomnies
sous zolpidem ne sont pas une vue de l'esprit mais ne sont pas liées à
la qualité des génériques. Mon message est simple: convainquons les
prescripteurs avant de convaincre les malades. Je vous rappelle qu'il y a
souvent autant de différences entre deux lots d'un même princeps
qu'entre le princeps et ses génériques.
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