L'Algérie 10 ans après le putsch | Les droits humains: Un bilan désastreux |
1100 exécutions Sommaires
Liste non exhaustive établie par Dr. Salah-Eddine Sidhoum et Algeria-Watch
sur la base des informations rassemblées par Dr. Salah-Eddine Sidhoum, Me Mahmoud Khelili, Me Sofiane Chouiter, Me Mohamed Tahri, le CAMLDHDH
Publiée par Algeria-Watch, 11 janvier 2002, actualisé en avril 2003
Cette liste non exhaustive de personnes exécutées sommairement a pu être réalisée grâce au travail courageux d'une poignée de défenseurs des droits humains et à la détermination des familles des victimes qui malgré les intimidations, persécutions et menaces ont persévéré dans cette quête de vérité. Il est probable que des imprécisions et des erreurs aient été transmises, vu les conditions de travail sur le terrain extrêmement difficiles. Nous lançons un appel aux témoins et familles de victimes pour apporter des compléments d'informations et nous informer de cas d'exécutions extrajudiciaires que nous n'avons pas répertoriés.
A B C D E F G H I K L M N O R S T Y Z
A
Abada Abdelkader, demeurant à Constantine a été arrêté à son domicile par des hommes armés en tenue militaire et tué à la Cité Daksi le 7 septembre 1994 selon le témoignage de sa famille. Autres personnes arrêtées en même temps et exécutées : Alloumi Abdelwaheb, Benmoussa Azouz, Ben Madher Djelloul, Chikhi Fateh et Oulbani Salim
Abane Ahmed, 26 ans, tué par des policiers en tenue de nindjas circulant à bord d'une voiture banalisée au quartier de Diar El Djemaa (Alger) le 13 février 1994 alors qu’il se trouvait dans un véhicule entrain de discuter avec des amis après la rupture du jeun, selon le témoignage de sa famille. Son nom apparaîtra dans la presse comme étant un «terroriste» tué au cours d’un accrochage. Les amis qui étaient avec lui dans le véhicule et également tués sont : Tayeb Yacine Lakhal, Boularès Farid et Azaz Tewfik
Abarar Noureddine, assassiné en 1994, à son domicile à Ouled Moussa (Boumerdès) par des militaires du campement du même village selon le témoignage de ses parents.
Abassi Abdelaziz, (Thénia): 22 juin 1997. Des prisonniers politiques sont transférés de la prison de Tizi-Ouzou vers la prison de Relizane dans des fourgons cellulaires dont l'un avait ses issues d'aération fermées. De nombreux prisonniers concernés par ce transfert étaient ciblés par l'administration pénitentiaire car jugés trop "subversifs ". A l’arrivée, 27 prisonniers des 66 sont décédés, asphyxiés. Autres détenus : Amouraz Smaïl (Aïn Taya) , Belhouane Ahcène (Khemis El Khechna), Benadjal Fodil (Zemmouri) , Benyahia Moussa (Boudouaou), Berkani Rachid (Hraoua) , Berriah Rédha (Henaoua) , Bouraï Djemaa (Zemmouri) , Bourouis Omar (Thénia) , Chaffaï Nacereddine (Hraoua) , Chena Rédha (Boudouaou) , Dif Ahmed (Bordj Ménaïel) , Fodil Mohamed (Dellys) , Habib Smaïl (Zemmouri) , Halouane Ahmed (Thénia) , Hamza Fateh (Khemis El Khechna), Hattab Mohamed (Aïn Taya), Ibset Abdenour (Thénia), Iza Boualem (Boudouaou), Kerchouche Abdelghani (Réghaïa), Naïli Kamel (Thénia), Radaoui Mohamed (Henaoua), Rouis Fodil (Zemmouri), Rouis Nacer (Zemmouri), Rouis Omar (Thénia), Senadji Smaïl (Kharouba), Yebsat Mohamed.
Abdallah Hocine, 29 ans, a été froidement abattu le 24 mars 1994 à Hennaya (Tlemcen). Autre citoyen exécuté au même moment : Benyahia Abderrahmane
Abdelali Djamal, 28 ans, demeurant au quartier La Glacière (Hussein-Dey) a été exécuté publiquement par des hommes armés en tenue de nindjas en plein marché du quartier le 11 août 1994 selon le témoignage de sa famille. Il était accompagné de Hafayed Mohamed, exécuté également. Tous deux furent présentés comme des « terroristes abattus après une course poursuite ».
Abdelali Hamdane, 18 ans, demeurant à El Merdja (Baraki) a été exécuté le mardi 3 mai 1994 dans son quartier par des hommes armés en tenue militaire. Son nom apparaîtra dans la presse comme étant un «terroriste recherché » abattu au cours d’un accrochage.
Abdelaziz Abderrahmane, 19 ans, demeurant à Dellys (Boumerdés) a été arrêté par des hommes armés en tenue militaire à son domicile. Il aurait été localisé par ses parents à la caserne des Salines puis au commissariat de Dellys. Il sera exécuté sommairement ainsi que deux autres citoyens (Bedjaoui Naïm et Maabout Djaffar) et les trois cadavres seront jetés au carrefour Ladjenna - Dellys en présence de témoins.
Abdelhafid Omar, né le 20 janvier 1970 à Oran, étudiant, habitant à Mohammadia, (El Harrach, Alger), arrêté le 1er février 1995 entre minuit et une heure du matin à Sétif où il s’était rendu chez un ami, par des policiers en uniforme utilisant des véhicules officiels. Aurait été transféré selon le témoignage de sa famille au commissariat de Bourouba (Alger) entre 1995 et 1996 (des codétenus rapportèrent cela à la famille) puis au centre de Châteauneuf (selon les dires de codétenus). Son père a été convoqué au commissariat de Mohamedia (El Harrach) pour interrogatoire sur la conduite de son fils. Aurait été aussi détenu à la prison d’El Harrach, sans que sa famille ne puisse le voir. Fin 97, des informations parvenues au père faisaient état de sa présence au centre de la SM de Blida, plus connu sous le nom de Haouch Chnou. Son nom a été évoqué dans le procès de la «mutinerie » de Serkadji, mais sans figurer dans l’arrêt de renvoi. La famille a appris son exécution près du stade du 5 juillet, mais cela n’a pas été confirmé.
Abdelkrim El Khier, 29 ans, demeurant à la cité Dussolier à Bourouba (Alger), a été exécuté sommairement par des hommes armés en tenue de policiers dans son quartier selon le témoignage de sa famille.
Abdellaoui Omar, 41 ans, père de 11 enfants, commerçant en fruits et légumes au marché de Boudouaou (Boumerdès) et demeurant au douar Berrahmoune (Corso, Boumerdés), arrêté à son domicile le 25 avril 1996 par des policiers de Boudouaou selon le témoignage de sa famille. Séquestré et torturé durant 17 jours au commissariat de Boudouaou avant d’être extrait de sa cellule pour être emmené vers une destination inconnue. Son cadavre sera découvert le lendemain à Tidjelabine (Boumerdés).
Abdelmadjid Mohamed, 30 ans. Lors d'une manifestation pacifique, organisée à la suite de l'arrestation d'un imam d'une mosquée de la ville de Batna, les forces de sécurité se déchaînèrent avec une rare violence contre les manifestants: encerclement de la ville par les soldats, utilisation d'armes de guerre (fusils d'assaut Kalachnikov, fusils mitrailleurs FMPK, balles traçantes et explosives). Des dizaines de citoyens furent exécutés, alors que des centaines d'autres furent arrêtées et torturées. Voici la liste des personnes tuées entre le 4 et le 15 février 1992, lors de ces événements tragiques : Rebbouh Omar, enseignant à l'Université de Batna et maire de la ville, Derghal Yamina, 60 ans Khellaf Abdennabi, 27 ans, Louchene Abdelmadjid, 18 ans, Chekabi Fawzi, 24 ans, Merzekane Lakhdar, 18 ans, Ibrahim Lotfi, 60 ans, Aouam Mahmoudi, 22 ans, Meddour Ammar, 22 ans, Yakhlaf Ibrahim, 18 ans, Achach Said, 15 ans, Deram Salim, 17 ans, Hamlaoui Lazhar, 11 ans, Benzeroual Samir, 20 ans, Benkezza Tarek, 14 ans, Bourenane Salim, 22 ans.
Abdennour Kaddour, universitaire, titulaire d’un magister en théologie, kidnappé par des civils armés à Alger le 7 mars 1997. Sauvagement torturé au centre de Châteauneuf puis exécuté sommairement. Sera présenté comme un « terroriste abattu lors d’un accrochage ».
Abderrahmani Boualem, âgé de 29 ans, demeurant à Sahel Bouberak (Boumerdès) a été arrêté par des hommes armés en tenue de gendarmes à Sidi Daoud le 30 mars 1994 selon le témoignage de sa famille. Son cadavre criblé de balles sera retrouvé le soir de son arrestation au centre du village. Avec Charef Abdelkader
Abderrahmani Saïd, 29 ans, demeurant au douar Touabet près de Dellys (Boumerdés) a été arrêté à son domicile en compagnie de son neveu, âgé de 18 ans, malade mental, par des hommes armés en tenue militaire et des policiers en mai 1996. Il sera exécuté sommairement ainsi que son neveu au commissariat de Dellys selon le témoignage de sa famille.
Abdi Fateh, né en 1965, animateur des Scouts Musulmans Algériens (SMA), arrêté en mars 1996 à son domicile, à Dellys (Boumerdés) en présence de sa mère et de ses sœurs. Il sera conduit au commissariat de police de Dellys selon le témoignage de ses parents. Onze détenus témoins de sa présence sur ces lieux sont prêts à témoigner. Il sera exécuté sommairement le 11 mai 1996 près de l’hôpital de Dellys. Deux magasins de stockage (alimentation générale et pièces détachées pour automobiles) appartenant à la famille seront pillés par des hommes armés en tenue de policiers et de militaires qui utiliseront les propres camions de la famille pour transférer la marchandise vers un lieu inconnu. Ces camions seront ensuite retrouvés vides et brûlés.
Abdou Mdouad, 19 ans, tué par balles par un policier le 1er décembre 2002 à Azzaba (Skikda) lors d'une manifestation de protestation.
Abdou Samir, 17 ans, est tué par un gendarme près de la mosquée Cheikh Bachir El Ibrahimi de Baraki, le vendredi 4 septembre 1992. La victime était assise en face de la mosquée lorsque les gendarmes ouvrirent le feu sur les fidèles qui manifestaient selon le témoignage de sa famille. Son corps sera ramené à la morgue de l’hôpital Salim Zemirli d’El Harrach.
Abed Belaïd, 65 ans, restaurateur et son fils demeurant à Djédioua (Relizane) ont été exécutés sommairement par le chef de la milice de ce village et sa bande en 1994.
Abeli Noureddine, demeurant au village Essahel dans la commune de Bourkika (Tipaza) a été arrêté lors d’un ratissage le 13 août 1994. Un communiqué de presse annonçait le 17 août que ce citoyen avait été «abattu au cours d’un accrochage ». En même temps que lui furent arrêtés une cinquantaine de personnes dont certaines furent aussi exécutées : Hemaidi Laïd, Rebahi Benaïcha, Rokhma Abdelhalim, Rokhma Benaïcha, Rokhma El Houari, Rokhma Laïd, Rokhma Omar, Rokhma Redouane, Semcha Karim et Semcha Zoubir.
Ablachi Slimane, demeurant à Hameur El Aïn (Tipaza) a été arrêté à son domicile par des policiers et des agents de la SM lors d’un ratissage. Une semaine plus tard son corps a été rejeté par les vagues au niveau de la plage de Fouka-Marine. Ce jour là 4 personnes ont été arrêtées, trois cadavres ont été découverts : Hadj Ali Abdelkader Tahir Abdelkrim et Ablachi Slimane.
Achi Mohamed, kidnappé le 17 octobre 1994 à Constantine et exécuté par des policiers en civil. Autres personnes exécutées : Bezahrichi Abdelwahab, Fergani Amar
Achour Ahmed, habitant à la rue de l'Ecole à Oued Ouchaiah (Alger), a été exécuté sur le pas de sa porte début mai 1994 par des policiers qui le suspectaient d'être un "terroriste" selon le témoignage de sa famille.
Achour Mohamed Salah, 42 ans, exécuté après son arrestation près de son domicile à Constantine en mai 1994 par des hommes armés en tenue de policiers selon le témoignage de sa famille.
Achour Sofiane, né le 31 juillet 1972 à Alger, prisonnier de droit commun, en détention préventive à la prison de Serkadji, a été exécuté sommairement le 21 février 1995 dans sa cellule lors du carnage du Ramadhan.
Achour Tewfik, domicilié à Blida a été exécuté le 3 juin 1994 par des parachutistes selon le témoignage de sa famille. Autre citoyen exécuté : Berkane Mohamed.
Achouri Ahmed, 45 ans, demeurant à Boufarik (Blida), a été exécuté sommairement par la milice de Haouch Gros de Boufarik le 7 mai 1995. Ont été tués en même temps : Bensassa Belkacem, Bensous Tahar, son épouse Bensous Saïda (née Djabri), Saïdoune Abdeslam et Zouabri Mohamed
Adara Fouad, 28 ans, demeurant à Sidi Aïch, tué d'une balle dans la tête par un policier en civil, alors qu'il était attablé dans un café le 26 juin 2001. (Révoltes du printemps 2001).
Adjerid Tahar, demeurant à Ouled Moussa (Boumerdès) a été exécuté sommairement en 1993, le jour de l’Aïd El Adha devant son épouse et ses enfants selon le témoignage de sa famille.
Adjroud Zahir, 23 ans, demeurant à Hussein Dey (Alger), a été arrêté en 1995 par des hommes armés en tenue de policiers. Sa famille l’aurait localisé au commissariat de Bourouba. Après des tortures atroces, il aurait été achevé par un officier selon des témoins détenus.
Aggoun Mohamed, 25 ans, demeurant à Ain Defla a été exécuté sommairement durant une nuit de Ramadhan (mars 1994) par les forces spéciales de l’armée en même temps que trois autres membres de sa famille : Il s'agit de Selmaoui Kamal, Selmaoui Samir, Selmaoui Mohamed.
Aggoun Nassir 27 ans, demeurant à Harbil (Sétif) a été kidnappé par des hommes armés en tenue de policiers selon le témoignage de ses proches. Son cadavre sera découvert 30 jours plus tard à la sortie de la ville de Sétif.
Aghadir Ahcène, 20 ans, originaire de Tizi Bouchène, tué le 27 avril 2001 à Azazga (Tizi-Ouzou) de trois balles au thorax et à l'abdomen. (Révoltes du printemps 2001).
Agri Ali, 31 ans, marié et père de 3 enfants, tué par balles le vendredi 25 mai 2001 par les brigades anti-émeutes, près de la daïra de Tazmalt (Bejaïa). (Révoltes du printemps 2001).
Ahlouche Tewfik, né le 6 décembre 1965 à Alger, demeurant à El Madania (Alger) prisonnier politique condamné à mort par le tribunal d'exception d'Alger et détenu à la prison de Serkadji a été exécuté sommairement dans sa cellule lors du carnage du 21 février 1995.
Ahmane Mourad, 33 ans, tué le 28 avril 2001 d'une balle dans la tête à Tizi Rached par un gendarme dénommé Nabil. (Révoltes du printemps 2001).
Aïchi Tewfik, prisonnier politique détenu à la prison de Serkadji, a été exécuté sommairement le 22 février 1995 dans sa cellule lors du carnage du Ramadhan.
Aïli Merzak, 30 ans, enseignant, demeurant à Ouled Aïssa (Baghlia - Dellys) a été arrêté à son domicile le 16 avril 1996 par des hommes armés en tenue militaire selon le témoignage de sa famille. Son cadavre ainsi que celui du citoyen Rahli Mohamed, seront retrouvés, quelques jours plus tard, à l’entrée du village.
Aïn Guerrad Ali, 23 ans, employé de banque, demeurant à Chekfa (Jijel), a été kidnappé par des militaires lors d’une rafle. Son cadavre sera retrouvé à Belhadef (Mila). Seront retrouvés également les cadavres d’autres personnes, éparpillés dans le village : Lhileh Mohamed Tayeb, Bouhlal Amine, Boufenghour Tayeb, Boulefred Kamal, Bousaadoune Abderrachid, Kebrita Mohamed, Allouache Rabah, 23 ans ; Mimi Abdelkader, Boussouar Ali.
Aingradj Ali, 20 ans, demeurant à Ksar Bokhari (Médéa), a été exécuté après son enlèvement le 1er mai 1993 par des civils armés qui appartiendraient selon les témoignages de sa famille à la sécurité militaire.
Aïssani Hammou, dit Fodhil, 40 ans, demeurant à Constantine a été arrêté selon sa famille le 5 septembre 1994 par des militaires, puis exécuté le 07 septembre 1994 a Baarouia (El-Khroub).
Aïssaoui Farid, commerçant demeurant à N’Gaous (Batna), a été brûlé vif dans son magasin en 1996 par des miliciens de la localité en représailles à la montée de son frère au maquis selon le témoignage de sa famille.
Aïssat Moussa, né le 2 novembre 1954, célibataire, marchand ambulant, demeurant à Cherarba (El Harrach, Alger), a été arrêté (sous les yeux de son père) par une patrouille militaire le 17 août 1994 aux environs de 19h 30 sur un terrain vague (appartenant à la famille Zouaoui), situé près de l’école des frères Zouaoui. Il a été entraîné, selon le témoignage de son père, vers un champ agricole dit El Haddad et exécuté sommairement par les militaires armés de kalachnikovs. Selon le même témoignage, d’autres citoyens du quartier auraient subi le même sort et parmi eux, le citoyen Berbéche Ammar, enseignant et le muezzin Si Abdallah. Vingt citoyens présents sont prêts à témoigner devant une commission d’enquête.
Aïssou Farouk, âgé de 23 ans, a été éxécuté sommairement le 20 septembre 1993 à 22h au lieu dit Chateau rouge aux Eucalyptus (Alger) par une patrouille de militaires et des témoins auraient vu ces mêmes militaires le jeter dans le jardin de l'hôpital d'El-Harrach devant des malades horrifiés.
Aït Aba née Aït Ouslimane Nadia, 30 ans, enseignante à Sidi Ali Ouyahia (Aïn El Hammam), tuée le 28 avril 2001 par des gendarmes à Aïn El Hammam alors qu'elle était au domicile d'une amie, situé au 5e étage d'un immeuble. Un jeune citoyen qui participait à son évacuation sera tué par les gendarmes (Naït Amara Omar).
Aït Bellouk Mohamed Islam, né le 29 septembre 1966, demeurant à Kouba (Alger) prisonnier politique condamné à mort par le tribunal d'exception d'Alger et détenu à la prison de Serkadji, a été exécuté dans sa cellule le 21 février 1995 lors du carnage survenu dans cette prison.
Aït Djaout, 68 ans et son épouse, âgée de 60 ans ont été tués par des militaires le 2 janvier 1995 à un barrage dressé à Kouba (Alger), alors qu’ils circulaient dans leur véhicule. Leur fils a été grièvement blessé. Le chauffeur n’aurait pas aperçu le barrage dressé par les militaires.
Aït Idir Rachid, 18 ans, lycéen demeurant à Tizi-Ouzou, a été tué par des policiers le 27 juin 1998, suite aux émeutes provoquées par l’assassinat de Matoub Lounès.
Akkak Youcef, arrêté le 5 avril 1994 à Belouizdad (Alger) par des policiers. Ses parents témoignent qu’il aurait été sauvagement torturé : enfoncement de la boite crânienne et fracture du bras puis étranglement. Son cadavre sera découvert par la gendarmerie à la forêt de Bouchaoui.
Akkal Yahia, demeurant à Télagh (Sidi Bel Abbes), arrêté en octobre 1997 à son domicile par des policiers cagoulés («nindjas ») venus de la ville de Sig, en représailles à la destruction d’une usine par un groupe armé. Mort sous la torture dans les sous-sols de la daïra de Sig (ex-résidence Colonna, w. Mascara) selon le témoignage de sa famille. Enterré dans une fosse commune au cimetière de Télagh. Parmi les autres cadavres identifiés, figurent : Akkal Yahia, Djillali Ferhat, Djillali Sissani, Hadj Guendouz, Mokrane Mostepha, Ould Mohamed Bendjema, Youcef Sayah
Akkouche Abderrahmane, 19 ans, demeurant à Tadmaït (Tizi-Ouzou), tué par balles le lundi 28 mai 2001 par des gendarmes. (Révoltes du printemps 2001).
Akkouche Nourreddine, 33 ans, agriculteur, demeurant au douar Berrahmoune (Corso. Boumerdès), arrêté à son domicile le 25 avril 1996 par des hommes armés se réclamant de la police de Boudouaou. Séquestré et torturé durant 17 jours au commissariat de Boudouaou avant d’être extrait de sa cellule selon le témoignage de ses parents pour être emmené vers une destination inconnue. Son cadavre sera découvert le lendemain à Tidjelabine (Boumerdés).
Akrine Yacine, 25 ans a été exécuté le 30 mars 1994 par des hommes armés en tenue militaire à la cité militaire de Bordj El Bahri (Alger) selon le témoignage de sa famille. En Même temps que Goumiri Mustapha.
Akrour Rachid, en détention préventive à la prison de Serkadji, a été exécuté sommairement le 21 février 1995 dans sa cellule lors du carnage survenu dans cette prison.
Ali Rached Ahmed, exécuté début juin 1994 par des militaires à Chlef.
Alkama Djamel, 19 ans, tué le 28 avril 2001 à Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou). (Révoltes du printemps 2001).
Allag Ali, né le 5 décembre 1965, marié et père de 3 enfants, enlevé en mars 1995 de son lieu de travail (Entreprise intercommunale des travaux de construction) à Tablat (Médéa) par des miliciens et transféré vers le commissariat de police où il sera séquestré et sauvagement torturé selon le témoignage de sa famille. Il sera confronté à son frère qui sera arrêté à son tour puis relâché. Il sera emmené avec six autres prisonniers vers le village de Fedj Houdine par un groupe de militaires, de policiers et de miliciens. Avant d’arriver à cette localité, ce citoyen et ses six compagnons seront descendus à terre et fusillés. Leurs cadavres seront enterrés en un lieu secret. Témoignage du père en date du 20 juin 2000.
Allal M'hamed, âgé de 32 ans a été exécuté sommairement par des hommes armés en tenue militaire, en patrouille sur la route de Bougara (Blida) le mardi 7 juin 1994 selon le témoignage de sa famille. Il était suspecté de soutenir les "terroristes".
Allali Nadir, 34 ans, employé de la société Onalait est exécuté sommairement le 24 septembre 1994 à Birkhadem (Alger) par des gendarmes à sa descente du bus. Il sera présenté dans la presse comme étant un «terroriste » abattu à la suite d’un accrochage. Ont été tués en même temps Lahlouh Younès et Mazouz Nabil
Allam Aziz et Kessar Touati ont été arrêtés le 29 novembre 1994 par une patrouille de militaires au lieu dit Aïn Kessara. Ils ont été exécutés et présentés dans la presse comme étant de “ dangereux terroristes ”.
Alliche Ahmed, dit H’mida, né 14 novembre 1967, domicilié aux Eucalyptus handicapé physique, aide-comptable à l’hôpital Belfort (El Harrach) a été convoqué par la gendarmerie de Baraki en 1992 où il s’était rendu avec son père Messaoud. Il sera séquestré à ce niveau durant plusieurs mois. Son père lui rendra visite à 5 reprises, puis sera transféré à la gendarmerie de Dar El Beida. Son cadavre sera retrouvé à la décharge publique de Oued Smar en 1993. Il apparaîtra dans la presse comme un «dangereux terroriste » abattu lors d’un accrochage. Son corps sera ramené à la morgue de l’hôpital Zemirli d’El Harrach où le Dr Sidhoum, chirurgien avait pu constater la lésion mortelle. Le malheureux présentait un orifice sternal d’entrée de la balle de 1 cm, béant et un orifice de sortie dorsal gauche. La victime avait les poignets attachés avec du fil métallique et présentait des séquelles de polio avec une sévère monoplégie du membre inférieur gauche.
Alliche Mohamed, marié et père de 4 enfants, demeurant près de Chebli (Blida), a été victime en 1994 selon le témoignage de sa famille d’une véritable embuscade près de son domicile alors qu’il revenait du travail à bord de son véhicule de type Mazda. En effet, alors qu’il s'approchait de son domicile, des hommes en tenue de policiers et portant des cagoules, ouvrirent le feu sur son véhicule qui prit feu. La victime mourra carbonisée. Ces mêmes hommes armés en tenue de policiers et cagoulés pénétreront alors au domicile de la victime et expulseront tous les occupants. Ils voleront le mobilier et de l’argent. En partant ces hommes armés emmèneront avec eux le jeune Alliche Abdelhamid qui sera séquestré au centre de Châteauneuf durant 38 jours et torturé. Selon la famille, ces hommes armés en tenue de policiers prendront avec eux un véhicule Renault de type Express d’une valeur de 950 000 dinars appartenant au père de la victime, un téléviseur, une machine à coudre, un ventilateur ainsi que des bijoux en or. Le père soulignera qu’une somme de 350 000 DA sera volée par ces mêmes personnes. Il déposera plainte devant toutes les institutions de l’Etat. Toutes resteront muettes.
Allili Mohamed, 45 ans, exécuté sommairement à Arib (Ain Defla) au mois de mars 1994 par les services de sécurité
Allouache Ahmed, 54 ans, demeurant au douar Hazama, Lakhdaria (Bouira), arrêté le 22 juillet 1994 par des militaires. Il aurait été localisé dans un premier temps au centre de torture COPAWI de Lakhdaria avec son fils Mohamed, arrêté en même temps que lui. Selon le témoignage du sous-lieutenant Habib Souaïdia (Algeria-Interface 05 avril 2001), lui et son fils auraient été arrêtés par les officiers de la DRS Belkbiche Abdelkader dit Abdelhak et Ramdane Khaled, accompagnés du lieutenant Bouziane Mounir des forces spéciales. Ils auraient été arrêtés, torturés pendant 15 jours et exécutés sur ordre verbal du colonel Chengriha, en présence des officiers Benaiche et Ben Ahmed tous deux responsables de l'unité 25 du régiment de reconnaissance à Lakhdaria.
Allouache Lounés, 27 ans, demeurant au douar Berrahmoune (Corso. Boumerdès) a été arrêté le 25 avril 1996 à son domicile par des hommes armés se réclamant de la police de Boudouaou selon le témoignage de sa famille. Il sera séquestré puis torturé durant 17 jours au commissariat de Boudouaou selon le témoignage de sa famille avant d’être extrait de sa cellule la nuit du 11 mai 1996 pour être emmené vers une destination inconnue. Son cadavre sera retrouvé le lendemain matin à Tidjelabine.
Allouache Mohamed, né le 29 Septembre 1961, marié et père de 5 enfants, employé dans une entreprise de bâtiment de Lakhdaria (Bouira), enlevé le 22 juillet 1994 à 7 h à son domicile à Hazama (Lakhdaria) ainsi que son père Ahmed par des militaires lors d'un ratissage dans le quartier. Une perquisition a été effectuée lors de l'enlèvement. Il aurait été localisé dans un premier temps au centre de torture COPAWI de Lakhdaria avec son père Ahmed. Selon le témoignage du sous-lieutenant Habib Souaïdia (Algeria-Interface 05 avril 2001), les deux auraient été arrêtés par les officiers de la DRS Belkbiche Abdelkader dit Abdelhak et Ramdane Khaled, accompagnés du lieutenant Bouziane Mounir des forces spéciales. Ils auraient été arrêtés, torturés pendant 15 jours et exécutés sur ordre verbal du colonel Chengriha, en présence des officiers Benaiche et Ben Ahmed tous deux responsables de l'unité 25 du régiment de reconnaissance à Lakhdaria. Lettres à l'ONDH, médiateur, ministres de la Justice et de la Défense.
Allouache Rabah, 23 ans, demeurant à Chekfa (Jijel), a été kidnappé par des militaires lors d’une rafle. Son cadavre sera retrouvé à Belhadef (Mila). Seront retrouvés également les cadavres d’autre personnes, éparpillés dans le village : Lhileh Mohamed Tayeb, Bouhlal Amine, Boufenghour Tayeb, Boulefred Kamal, Bousaadoune Abderrachid, Kebrita Mohamed, Aïn Guerrad Ali, Mimi Abdelkader et Boussouar Ali.
Alloumi Abdelwaheb, demeurant à Constantine a été arrêté à son domicile et tué à la Cité Daksi, Constantine le 7 septembre 1994 par des hommes armés en tenue militaire selon le témoignage de sa famille. Autres personnes arrêtées en même temps et exécutées: Abada Abdelkader, Benmoussa Azouz, Ben Madher Djelloul, Chikhi Fateh et Oulbani Salim
Alouane Hocine, 22 ans, tué le 28 avril 2001 à Mekla (Tizi-Ouzou). (Révoltes du printemps 2001).
Amar Saïd, demeurant à Berrouaghia (Médéa) a été arrêté le 13 mars 1994 lors d’un ratissage. Son cadavre sera retrouvé mutilé à la périphérie de la ville selon le témoignage de sa famille.
Amara Khatir, demeurant à Bordj Bou Arreridj, a été kidnappé avec d’autres personnes lors d’une rafle des services de sécurité le 24 novembre 1994. Son corps mutilé (certains étaient égorgés, d’autres criblés de balles) a été retrouvé à Zemourah. Autres personnes retrouvées : Azoug Nacir, Belhadj Mohamed, Benkhanouf Aïssa, Boualem Rédha, Chikouche Smaïl, Debbiche Abdelhak, Guedoudj Hacène, Harchaoui Djamal, Rahmani Lahmidi et Saadaoui Hafnaoui
Amari Abdelkader, 55 ans, enlevé de nuit en avril 1995 par des miliciens en présence de leur chef et DEC de Relizane. Retrouvé mort à la périphérie de la ville.
Ameur Smaïl, demeurant aux Eucalyptus (Alger), a été arrêté et exécuté par des militaires cagoulés le 4 novembre 1994. Autres personnes exécutées : Farhi Mohamed, Hidouci Abdenour, Ladaoui Hocine et Mokhtari Mohamed
Amghar Tahar, 29 ans, tué le 27 avril 2001 d'une balle dans la tête à Fréha (Tizi-Ouzou). (Révoltes du printemps 2001).
Amichi Djamal, 19 ans, a été exécuté sommairement par des hommes armés cagoulés en tenue de policiers le 13 mai 1994 à Climat de France (Alger) selon le témoignage de sa famille. Autre personne exécutée : Makhloufi Benyoucef.
Amini Karim, jeune citoyen de Maatkas (Tizi-Ouzou), est tué par balle par un commerçant du village le 8 octobre 2002 suite à une manifestation organisée pour protester contre les "élections" communales.
Amiréche Abdelmadjid, né le 23 novembre 1960 à Jijel, marié et père de 7 enfants, fils de Ahmed et de Chatouh Aldjia, demeurant à la cité des frères Kantouche, Constantine, cuisinier de profession. Arrêté le 25 juillet 1993 à 9 heures sur son lieu de travail par les services de sécurité. Exécuté sommairement et enterré au cimetière central de Constantine par les services de police.
Amiri Rabah, demeurant à Dellys (Boumerdés), a été arrêté le 1er avril 1994. Il sera exécuté sommairement par des militaires le 15 avril 1994 sur la route de Dellys selon le témoignage de sa famille. Son cadavre sera laissé sur le bord de la route.
Ammi Kouider, né le 19 août 1971 à Hussein-Dey (Alger), demeurant à El Harrach, prisonnier politique en détention préventive à la prison de Serkadji, a été exécuté sommairement le 21 février 1995 dans sa cellule lors du carnage survenu dans cette prison.
Amouraz Smaïl, (Aïn Taya) : 22 juin 1997. Des prisonniers politiques sont transférés de la prison de Tizi-Ouzou vers la prison de Relizane dans des fourgons cellulaires dont l'un avait ses issues d'aération fermées. De nombreux prisonniers concernés par ce transfert étaient ciblés par l'administration pénitentiaire car jugés trop "subversifs ". A l’arrivée, 27 prisonniers des 66 sont décédés, asphyxiés. Autres détenus : Abassi Abdelaziz (Thénia) - Belhouane Ahcène (Khemis El Khechna), Benadjal Fodil (Zemmouri) , Benyahia Moussa (Boudouaou), Berkani Rachid (Hraoua) , Berriah Rédha (Henaoua) , Bouraï Djemaa (Zemmouri) , Bourouis Omar (Thénia) , Chaffaï Nacereddine (Hraoua) , Chena Rédha (Boudouaou) , Dif Ahmed (Bordj Ménaïel) , Fodil Mohamed (Dellys) , Habib Smaïl (Zemmouri) , Halouane Ahmed (Thénia) , Hamza Fateh (Khemis El Khechna), Hattab Mohamed (Aïn Taya), Ibset Abdenour (Thénia), Iza Boualem (Boudouaou), Kerchouche Abdelghani (Réghaïa), Naïli Kamel (Thénia), Radaoui Mohamed (Henaoua), Rouis Fodil (Zemmouri), Rouis Nacer (Zemmouri), Rouis Omar (Thénia), Senadji Smaïl (Kharouba), Yebsat Mohamed.
Amrani Redouane, né 15 novembre 1972, a été arrêté à son domicile à Larbaâ (Blida) le 15 janvier 1994 suite à un ratissage selon le témoignage de sa famille. Son corps sera retrouvé le soir criblé de balles. Arrêté et exécuté en même temps que : Guenane Azzeddine, Kadem Mohamed, Médjadni Farouk, Medjadni Mohamed, Kerkar Allal, Azzouz Mohamed, Belaroussi Tayeb, Djaâdani Halim et Sellami Mahfoud
Amrouche Mohamed, 27 ans, demeurant à Meftah (Blida), arrêté par la gendarmerie selon le témoignage de sa famille, mort sous la torture. Section du sexe et éventration.
Annab Ahmed, né le 21 septembre 1953, originaire de Sidi Naâmane (Constantine), marié et père de 7 enfants, agriculteur, arrêté le 26 août 1994 par la SM puis exécuté sommairement selon le témoignage de sa famille. D’autres personnes avaient été arrêtées en même temps que lui, quelques unes seront libérées. Son cadavre sera jeté à la cité des frères Abbas à Constantine. Dès que la famille a appris sa mort, le frère s’est rendu à la morgue. On lui a exigé une somme exorbitante qu’il ne pouvait payer. Il a renoncé à récupérer le cadavre qui a été enterré le 12 septembre 1994 au cimetière central de Constantine par la police sous la désignation de X - Algérien. Acte de décès n° 3848 du 17 septembre 1994 délivré par la commune de Constantine.
Annab El Hachemi, 46 ans, demeurant à Sidi Naâmane (Constantine), arrêté le 26 août 1994, exécuté sommairement le 17 septembre 1994 selon le témoignage de sa famille. Enterré le 12 septembre 1994 au cimetière central de Constantine par la police.
Annani Ahmed, demeurant à Oued Rhiou (Relizane) a été arrêté puis exécuté sommairement par des hommes armés en tenue militaire en mai 1994 selon le témoignage de sa famille. Exécutés au même moment les citoyens : Bouziane Ouadah, Ghali Salah, Larak Abdelkader.
Aouam Mahmoudi, 22 ans. Lors d'une manifestation pacifique, organisée à la suite de l'arrestation d'un imam d'une mosquée de la ville de Batna, les forces de sécurité se déchaînèrent avec une rare violence contre les manifestants: encerclement de la ville par les soldats, utilisation d'armes de guerre (fusils d'assaut Kalachnikov, fusils mitrailleurs FMPK, balles traçantes et explosives). Des dizaines de citoyens furent exécutés, alors que des centaines d'autres furent arrêtées et torturées. Voici la liste des personnes tuées entre le 4 et le 15 février 1992, lors de ces événements tragiques : Omar Rebbouh, enseignant à l'Université de Batna et maire de la ville, Derghal Yamina, 60 ans Khellaf Abdennabi, 27 ans, Louchene Abdelmadjid, 18 ans, Chekabi Fawzi, 24 ans, Abdelmadjid Mohamed, 30 ans, Ibrahim Lotfi, 60 ans, Merzekane Lakhdar, 18 ans, Meddour Ammar, 22 ans, Yakhlaf Ibrahim, 18 ans, Achach Said, 15 ans, Deram Salim, 17 ans, Hamlaoui Lazhar, 11 ans, Benzeroual Samir, 20 ans, Benkezza Tarek, 14 ans, Bourenane Salim, 22 ans.
Aouinet Abdelkader, demeurant à Hassi Felifah. Une dizaine d’élèves du centre de formation professionnelle d’El-Oued s’étaient rendus au complexe d’El Hadjar pour y faire un stage. S'étant présentés sur les lieux avec leurs documents d'affectations, il leur a été signifié par la direction générale du complexe qu'ils ne pouvaient entreprendre ce stage sans la présence de leur enseignant-encadreur. Un rendez-vous fut pris à leur retour à El Oued avec leur enseignant pour retourner à El Hadjar le 13 mars 1994. Le Samedi 12 mars ils furent kidnappés par les services de sécurité à leurs domiciles (El Oued), et leur enseignant, ingénieur, fut convoqué par les mêmes services. Quelques jours plus tard, les services de sécurité vinrent informer les parents que leurs enfants avaient été "libérés" et que des "terroristes" les avaient assassinés à leur libération. Un mois plus tard la presse du Jeudi 14 avril 1994 signale le "démantèlement d'un important réseau de terroristes à Guemmar, Tebessa et Annaba s'apprêtant à détruire le complexe sidérurgique d'El Hadjar » et annonce que des "terroristes" avaient été abattus après un accrochage à Oued Anab (Annaba). Ces "terroristes" n'étaient autres que les 10 élèves-stagiaires et leur professeur. Ces élèves du centre de formation professionnelle d'El Oued et leur professeur, ingénieur en électronique, ont été exécutés sommairement et présentés à l'opinion publique comme étant des "terroristes". Il s’agit de : Dahab Omar, né en 1963, ingénieur, demeurant à El Oued où il enseigne à l'école de formation professionnelle, arrêté et torturé puis exécuté, Daouiche Abdelbassat, né en 1972, demeurant à El Oued, Mahadda Salah, demeurant à Sahne, Rahal Abderrazak, demeurant à El Oued, Djerad Abdelkader, demeurant à Zegm, Arhouma Saad, demeurant à Zegm, Maatallah Abdelbaki, demeurant à Debila, Nazli Abdelkamel, demeurant à Koufine, Saci Tahar, demeurant à Guemmar, Khouider Messaoud, demeurant à Bayadh. Les cadavres seront remis aux parents le 16 avril à Annaba.
Aoumer Bouziane, 30 ans, exécuté sommairement au mois de mars 1994 à El Abadia (Ain Defla) en même temps que Kerrouk Mustapha, et Ghoualem Ahmed.
Aoun Youcef, âgé de 30 ans, handicapé, demeurant à Relizane a été kidnappé au cours d’un ratissage puis exécuté. D’autres personnes ont connu le même sort : Belarbi Yahia, Fekkir Miloud, Haïk Djelloul, Henni Setihi, Soudek Abdallah.
Arab Hocine, âgé de 18 ans, handicapé physique, demeurant à Sidi Moussa (Alger), est un marchand de tabac possédant une petite table de vente dans les ruelles de sa localité. Selon le témoignage de son père, il aurait été arrêté en 1986 (nous disons bien 1986) par une patrouille de gendarmerie pour vente illégale de cigarettes dans la rue. Il a été gardé à vue à la brigade puis présenté au procureur de la République, qui au vu des faits, l’a immédiatement relâché. A sa sortie du tribunal, l’un des gendarmes accosta le jeune handicapé et se mis à l’insulter en lui disant à haute voix devant témoins : « Si le procureur t’a lâché, moi je ne te lâcherais pas ». Le jeune effrayé par les menaces et les gestes du gendarme se mis à crier devant le tribunal, au point où le procureur sortit de son bureau. Le jeune lui expliquera alors les faits. Le procureur scandalisé et outré par le comportement de ce gendarme lui promis de le sanctionner, ce qui fut fait dans les jours qui suivirent. Le gendarme sera muté dans une autre brigade. Cela n’empêcha pas le gendarme de menacer une nouvelle fois le jeune handicapé en lui promettant de lui faire «payer cher » sa dénonciation au procureur. Neuf ans plus tard, soit en 1995, ce jeune handicapé fut l’objet de menaces d’un groupe armé non identifié de Sidi Moussa. Son père préféra l’emmener en Kabylie (aux Ouadhias) pour éviter tout problème. Dans ce village kabyle, les miliciens remarquèrent la présence de cet «étranger ». Il sera arrêté par ces derniers et emmené à la brigade de gendarmerie des Ouadhias où il sera torturé selon le témoignage de son père. En téléphonant à leurs collègues de la brigade de gendarmerie de Sidi Moussa pour obtenir de plus amples renseignements sur l’activité de ce jeune handicapé, ils tombèrent sur le gendarme qui l’avait menacé de «payer cher » …en 1986 qui réclama son transfert sur la brigade de Sidi Moussa, ce qui fut fait. Quelques jours plus tard, son père apprendra la mort de son fils et son enterrement par les gendarmes qui refusèrent de préciser au père les circonstances et le lieu de l’enterrement. Après des recherches, il sera renseigné à la morgue de Blida par le médecin-légiste que son fils avait été tué de 3 balles (certificat de décès) et qu’il avait été enterré au cimetière des Chouhada de Blida sous le numéro 1021. En l’an 2000, le père recevra une convocation de la gendarmerie pour l’informer que son fils était considéré comme « disparu » alors qu’il était en possession du certificat de décès délivré par l’hôpital de Blida et d’une copie d’autorisation d’inhumer délivrée par l’état-civil de la mairie de Blida.
Arab Noureddine (ou Nacereddine), 25 ans, tué le 26 avril 2001 à El Kseur (Bejaia) lors des révoltes du printemps 2001
Arezoug Slimane, 28 ans, demeurant à Akbou, tué par balles le lundi 18 juin à hauteur de l'hôtel Le Palace lors des révoltes du printemps 2001.
Arhouma Saad, demeurant à Zegm. Une dizaine d’élèves du centre de formation professionnelle d’El-Oued s’étaient rendus au complexe d’El Hadjar pour y faire un stage. S'étant présentés sur les lieux avec leurs documents d'affectations, il leur a été signifié par la direction générale du complexe qu'ils ne pouvaient entreprendre ce stage sans la présence de leur enseignant-encadreur. Un rendez-vous fut pris à leur retour à El Oued avec leur enseignant pour retourner à El Hadjar le 13 mars 1994. Le Samedi 12 mars ils furent kidnappés par les services de sécurité à leurs domiciles (El Oued), et leur enseignant, ingénieur, fut convoqué par les mêmes services. Les services de sécurité vinrent informer les parents que leurs enfants avaient été "libérés" et que des "terroristes" les avaient assassinés à leur libération. Un mois plus tard la presse du Jeudi 14 avril 1994 signalait le "démantèlement d'un important réseau de terroristes à Guemmar, Tebessa et Annaba s'apprêtant à détruire le complexe sidérurgique d'El Hadjar » et annonçait que des "terroristes" avaient été abattus après un accrochage à Oued Anab (Annaba). Ces "terroristes" n'étaient autres que les 10 élèves-stagiaires et leur professeur. Ces élèves du centre de formation professionnelle d'El Oued et leur professeur, ingénieur en électronique, ont été exécutés sommairement et présentés à l'opinion publique comme étant des "terroristes". Il s’agit de : Dahab Omar, né en 1963, ingénieur, demeurant à El Oued où il enseigne à l'école de formation professionnelle, arrêté et torturé puis exécuté, Daouiche Abdelbassat, né en 1972, demeurant à El Oued, Mahadda Salah, demeurant à Sahne, Aouinet Abdelkader, demeurant à Hassi Felifah, Djerad Abdelkader, demeurant à Zegm, Rahal Abderrazak, demeurant à El Oued, Maatallah Abdelbaki, demeurant à Debila, Nazli Abdelkamel, demeurant à Koufine, Saci Tahar, demeurant à Guemmar, Khouider Messaoud, demeurant à Bayadh. Les cadavres seront remis aux parents le 16 avril à Annaba.
Aribi Abdelkader, 81 ans, demeurant à la cité Rabia de Bejaïa, mort dans la nuit du 25 mai 2001 à son domicile, suite à une asphyxie par gaz lacrymogènes. (révoltes de printemps 2001)
Aribi Yamina, 71 ans, épouse d'Aribi Abdelkader, demeurant à la cité Rabia de Bejaïa, morte dans la nuit du 25 mai 2001 à son domicile, suite à une asphyxie par gaz lacrymogènes. (révoltes de printemps 2001)
Arkab Mohamed et Boukeddou Rabah, demeurant à Lakhdaria (Bouira), ont été exécutés après leur arrestation par des militaires cagoulés le 23 novembre 1994.
Arkam Salem, 17 ans, lycéen, originaire du village Issaradjène, tué par des gendarmes à Boudjima (Tizi Ouzou) le samedi 28 avril 2001. (révoltes de printemps 2001)
Arouche Aïssa, prisonnier politique condamné à perpétuité par le tribunal d'exception d'Alger et détenu à la prison de Serkadji a été exécuté sommairement dans sa cellule lors du carnage du 21 février 1995.
Arous Mustapha, né le 12 mai 1975, célibataire, mécanicien stagiaire, demeurant à Khemis El Khechna (Boumerdès), n’ayant aucune activité politique selon sa famille, arrêté le 30 novembre 1994 à 16h 30 à son domicile par des militaires venus à bord de camions. Au même moment trois autres voisins étaient également arrêtés. Il aurait été localisé par sa famille dans un premier temps à la caserne militaire de Meftah (Blida). Plaintes déposées auprès du procureur de la République du tribunal d’Alger les 13 juillet 1995 et 26 mars 1997 (dossier n° 161/97). Lettre adressée à l’ONDH (04 février 1995). En réponse à cette lettre, l’ONDH informera la famille (n° 609 du 30 décembre 1998) que leur fils aurait «été découvert mort avec trois autres personnes le 25 janvier 1995 au lieudit Benadendjal, près de Boudouaou ». La famille n’a jamais vu le cadavre de leur fils ni le lieu d’enterrement.
Arrouag Farouk, demeurant à Khemis El Khechna (Boumerdés), prisonnier politique en détention préventive à la prison de Serkadji, a été exécuté sommairement le 21 février 1995 dans sa cellule lors du carnage survenu dans cette prison.
Arrouche El Hadj, demeurant Taourirt (Chlef), professeur au collège. Des hommes armés en tenue de gendarmes font irruption dans la mosquée du village après la grande prière du vendredi et kidnappent les citoyens restés dans le lieu de culte. Quelques jours plus tard, trois cadavres mutilés sont retrouvés : Ouachek Aïssa, (directeur d’école), Kharroubi Abed, professeur de collège.
Asbaï Yahia, 19 ans, tué par balles le 26 avril 2001 à El Kseur (Béjaïa). (Révoltes du printemps 2001).
Assal Nabil, 21 ans, demeurant à Meftah (Blida) a été arrêté par des membres de la milice de Meftah le 9 mai 1994 selon le témoignage de sa famille. Dans le journal El Massa du 12 mai 1994 il sera présenté comme étant « un terroriste en fuite » (photo)
Athmane Mohamed, 25 ans, a été assassiné par des policiers en civil le vendredi 13 mai 1994 au quartier dit "La Faïence" d'El Harrach. Il sera présenté comme étant un "terroriste abattu au cours d'une opération de recherches".
Athmania Djamal, domicilié à Jijel est exécuté par des hommes armés en tenue militaire le 29 avril 1994 selon le témoignage de ses proches.
Attatfa Abdelhafidh, (22 ans) demeurant dans la région de Ténès a été victime d’une immense rafle organisée dans la nuit du 28 au 29 avril 1994 par les forces spéciales en présence du général Mohamed Lamari. Près de 200 citoyens ont été arrêtés. Le lendemain 65 personnes ont été enlevées après la prière du vendredi. Les villages les plus touchés sont ceux de Taougrit, Ouled Boudous et Sidi Moussa. Le 4 mai, plus de 173 cadavres ont été retrouvés, jonchant les routes de ces villages, défigurés, marqués par la torture. Parmi les cadravres se trouvaient ceux de : Beghdali Abdelhadi, Benhemama Bouaissi, Bensari, Bessailet Omar, Boumeziane Mohamed, Bouzar M’hamed, Bourahla Mérouane, Chaouch Larbi, Deramchi Mustapha, Kallaziz Ahmed, Kherméchene Hadj et Zidane Hadj
Ayad Ramdane, grièvement blessé par une grenade lacrymogène le 18 juin 2001 à Aïn Legradj (Béni-Ouartilane - Sétif), succombe à ses blessures le 22 juin à l'hôpital de Sétif. (révolte du printemps 2001)
Ayad Zahir, 26 ans, demeurant au quartier Boubsila (Alger) a été arrêté par des hommes armés en tenue de policiers en 1995 selon sa famille. Il sera localisé par ses parents au commissariat de Bourouba. Retrouvé mort.
Ayat Sidali, né le 19 décembre 1974, arrêté le 3 avril 1996 par les gendarmes de Menacer (Tipaza). Son père, selon son témoignage, apprendra de la bouche du procureur de la république de Tipaza que son fils était mort une semaine après son arrestation.
Ayou Chérif, 36 ans, originaire de Aïn M’lila, demeurant à Constantine, enlevé le 13 mars 1995 par les services de sécurité. Exécuté sommairement le 14 mars 1995 selon le témoignage de ses proches parents. Enterré le 22 mars 1995 au cimetière central de Constantine par des employés de l’hôpital accompagnés de gendarmes.
Azaz Tewfik, 23 ans, est tué le 13 février 1994 au quartier de Diar El Djemaa (Alger) par des policiers cagoulés (nindjas) venus à bord d'une voiture banalisée alors qu’il se trouvait dans une voiture entrain de discuter avec des amis après la rupture du jeun, selon le témoignage de sa famille. Son nom apparaîtra dans la presse comme étant un «terroriste» tué au cours d’un accrochage. Ses amis qui se trouvaient avec lui dans la voiture et exécutés sont : Tayeb Yacine Lakhal, Boularès Farid et Abane Ahmed
Azizane Allal, né le 7 novembre 1958, père de six enfants, agent administratif. Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, quatre policiers armés et cagoulés se présentèrent au domicile de la famille Azizane, à Baraki (Alger). Le cinquième à visage découvert attendait dans la voiture. Il sera reconnu par les survivantes du drame. Munis de pistolets de poing avec silencieux, ils firent irruption au domicile de cette famille. Ils alignèrent tous les hommes présents et ouvrirent le feu. Seul l'un d'eux, a pu y échapper et se sauver à travers les champs. Autres membres de la famille tués : Azizane Hocine, né le 8 octobre 1912 et père de 11 enfants, Azizane Saïd, né le 5 avril 1960, père d'un enfant, commerçant, Azizane Moussa, né le 2 juillet 1961, célibataire, commerçant, Azizane Samir, né le 5 mai 1973, célibataire et sans emploi.
Azizane Hocine, né le 8 octobre 1912 et père de 11 enfants : Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, quatre policiers armés et cagoulés se présentèrent au domicile de la famille Azizane à Baraki (Alger). Le cinquième à visage découvert attendait dans la voiture. Il sera reconnu par les survivantes du drame. Munis de pistolets de poing avec silencieux, ils firent irruption au domicile de cette famille. Ils alignèrent tous les hommes présents et ouvrirent le feu. Seul l'un d'eux, a pu y échapper et se sauver à travers les champs. Autres membres de la famille tués : Azizane Allal, né le 7 novembre 1958, père de six enfants, agent administratif, Azizane Saïd, né le 5 avril 1960, père d'un enfant, commerçant, Azizane Moussa, né le 2 juillet 1961, célibataire, commerçant, Azizane Samir, né le 5 mai 1973, célibataire et sans emploi.
Azizane Moussa, né le 2 juillet 1961, célibataire, commerçant : Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, quatre policiers armés et cagoulés se présentèrent au domicile de la famille Azizane à Baraki (Alger). Le cinquième à visage découvert attendait dans la voiture. Il sera reconnu par les survivantes du drame. Munis de pistolets de poing avec silencieux, ils firent irruption au domicile de cette famille. Ils alignèrent tous les hommes présents et ouvrirent le feu. Seul l'un d'eux, a pu y échapper et se sauver à travers les champs. Autres membres de la famille tués : Azizane Allal, né le 7 novembre 1958, père de six enfants, agent administratif, Azizane Saïd, né le 5 avril 1960, père d'un enfant, commerçant, Azizane Hocine, né le 8 octobre 1912 et père de 11 enfants, Azizane Samir, né le 5 mai 1973, célibataire et sans emploi.
Azizane Saïd, né le 5 avril 1960, père d'un enfant, commerçant : Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, quatre policiers armés et cagoulés se présentèrent au domicile de la famille Azizane à Baraki (Alger). Le cinquième à visage découvert attendait dans la voiture. Il sera reconnu par les survivantes du drame. Munis de pistolets de poing avec silencieux, ils firent irruption au domicile de cette famille. Ils alignèrent tous les hommes présents et ouvrirent le feu. Seul l'un d'eux, a pu y échapper et se sauver à travers les champs. Autres membres de la famille tués : Azizane Allal, né le 7 novembre 1958, père de six enfants, agent administratif, Azizane Hocine, né le 8 octobre 1912 et père de 11 enfants, Azizane Moussa, né le 2 juillet 1961, célibataire, commerçant, Azizane Samir, né le 5 mai 1973, célibataire et sans emploi.
Azizane Samir, né le 5 mai 1973, célibataire et sans emploi : Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, quatre policiers armés et cagoulés se présentèrent au domicile de la famille Azizane à Baraki (Alger). Le cinquième à visage découvert attendait dans la voiture. Il sera reconnu par les survivantes du drame. Munis de pistolets de poing avec silencieux, ils firent irruption au domicile de cette famille. Ils alignèrent tous les hommes présents et ouvrirent le feu. Seul l'un d'eux, a pu y échapper et se sauver à travers les champs. Autres membres de la famille tués : Azizane Allal, né le 7 novembre 1958, père de six enfants, agent administratif, Azizane Saïd, né le 5 avril 1960, père d'un enfant, commerçant, Azizane Moussa, né le 2 juillet 1961, célibataire, commerçant, Azizane Hocine, né le 8 octobre 1912 et père de 11 enfants.
Azizi Abdelkrim, né le 25 mars 1941 à Médéa, ancien maquisard de la guerre de libération nationale, enseignant, demeurant à El Harrach (Alger) a été arrêté à 1 heure du matin à son domicile ainsi que son fils Abdessamad âgé de 18 ans par des policiers cagoulés le 22 septembre 1993. Il a été torturé dans sa salle de bain devant son épouse et ses trois filles. Aurait été transféré, selon sa famille au commissariat de Bourouba. ainsi que son fils. Un témoignage adressé par un officier de police nommé Rebaï Mohamed au président de la république (avril 2000) signale que le citoyen Azizi Abdelkrim et son fils Abdessamad avaient été exécutés sommairement par le commissaire Ould Ammi Boualem de Bourouba. Témoignage et appel à la conscience internationale d’une jeune algérienne (Famille Azizi. d’El Harrach) : Je vais vous raconter l’histoire du drame d’une famille parmi tant de drames que vit l’Algérie. Notre drame commença en 1992. Nous avons eu, comme la majorité des enfants de ce peuple, à subir les exactions des forces dites de sécurité. Le premier drame dans ma famille eut lieu le 14 novembre 1992 à 8 heures. Nous avons été surpris par l’irruption des forces dites de sécurité qui ont encerclé notre domicile puis ont entrepris une fouille minutieuse de toute la maison durant une heure. Mon père fut menacé d’indiquer où se trouvait mon frère, sinon il serait arrêté. Ils se sont alors dirigés vers le lycée où enseignait mon frère et l’arrêtèrent. Il fut transféré au centre de torture de Châteauneuf où il fut séquestré durant un mois, période durant laquelle il fut affreusement torturé. Après un mois de séquestration et de tortures, il fut transféré à la prison d’El Harrach où il fut mis en isolement durant 15 jours avant d’être transféré vers la prison de Serkadji. Après 9 mois de détention préventive dans cette dernière prison, il fut condamné par le tribunal d’Alger à 10 ans de prison. Il fut alors transféré au bagne de Berrouaghia où il demeure à ce jour, à la merci des exactions des gardiens. Le mercredi 22 septembre 1993, furent arrêtés mon père avec mon autre frère à 1 heure du matin. Nous dormions quand subitement la porte d’entrée de notre domicile fut fracassée par les forces dites de sécurité qui envahirent la maison alors que nous étions dans nos lits. Ces policiers étaient dirigés par un certain Boualem Ould Ammi, du commissariat de Bourouba et un policier surnommé Boumenguoucha, il portait une croix comme boucle d’oreille. Au moment de l’invasion, mon père dormait dans sa chambre. Il fut réveillé brutalement par les policiers qui firent irruption dans sa chambre. Il fut brutalisé et jeté à terre. En quelques minutes, la maison se transforma en ruines. Mon frère, mes sœurs et ma mère furent isolés dans une chambre et mon père dans une autre. Ils prirent mon jeune frère qui n’avait pas encore atteint 18 ans. Ma mère tenta d’intervenir pour dire que c’était un mineur et qu’ils ne devaient pas le prendre. Il lui fut répondu que c’était seulement pour quelque temps, le temps d’une enquête sur certains papiers. Nous le reverrons plus jamais. Ils ont refermé la porte de la chambre sur nous. Avant cela, j’avais vu des policiers bander les yeux de mon père et le conduire à la salle de bains. Ils prirent des chiffons et des ustensiles dans la cuisine pour les utiliser comme moyen de torture contre mon père. Les policiers prenaient tout ce qui était à leur portée sans gène. Ils mangeaient tout ce qu’ils trouvaient dans la cuisine. L’un d’eux nous dit : « Vous vivez dans tout ce luxe alors que nous, nous ne possédions rien ! » Ils ne respectèrent même pas l’âge de mon père qui approchait la soixantaine. Ma mère fut insultée, sans aucun respect pour son âge. Mon père et ma mère avaient perdus leurs pères durant la guerre de libération en martyrs. Puis un policier vint dans notre chambre. Il prit ma grande sœur pour un interrogatoire. Elle fut interrogée sur nous, mes frères, l’activité de mon père. Ils criaient et se moquaient d’elles. La maison fut envahie de fumée des cigarettes des policiers qui transformèrent la maison en fumoir. Les policiers se mirent alors à torturer mon père dans la salle de bains. Ils lui pratiquèrent la technique du chiffon puis lui versèrent de la colle forte (Araldite) sur sa barbe et tentèrent de l’arracher. Nous entendions mon père crier de toutes ses forces. Ma grande sœur ouvrit la porte de la chambre où nous étions isolés et se mis à supplier les policiers d’arrêter le supplice du père mais dans résultats. Elle fut violemment tirée par les cheveux et poussée dans la chambre puis jetée à terre. Aux environs de 4 heures du matin, les policiers nous avertirent de ne pas ouvrir la porte de la chambre et qu’en cas de refus, ils allaient brûler la maison. Ils descendirent alors au magasin de mon père, au rez-de-chaussée et raflèrent tout ce qui était à leur portée. Ils prirent les bijoux, l’argent, les produits alimentaires. Même nos papiers personnels furent volés. Nous sommes restés du jour au lendemain sans pièces ni documents d’identité. Puis ils partirent avec mon père et mon frère mineur. Mon père est sorti en pyjama. Nous étions terrorisées même après leur départ. Nous nous sommes rendues dans la salle de bains. Les murs et le carrelage étaient tâchés du sang de notre père. La porte de l’extérieure était défoncée et fracturée. C’était un spectacle de désolation. Ma mère est allée le lendemain au commissariat de la Cité La montagne (Bourouba). Elle a retrouvé les mêmes policiers qui avaient envahi durant la nuit la maison. Ils nièrent toute implication dans ce qui s’est passé la nuit chez nous la menaçant : « Si tu reviens ici, tu verras ce qui t’attendra. Nous ne sommes pas fous d’arrêter un vieux et un enfant ! ». Extraordinaire ! ! Ils niaient les méfaits qui nous ont fait subir durant des heures alors que ma mère les avait formellement reconnus. Le lendemain très tôt, elle revint au commissariat en insistant pour voir notre père et notre frère. Un des policiers lui dit de revenir à 10 heures. En retournant à 10 heures, comme promis, elle trouva un autre policier qui lui dit ironiquement : « Celui qui t’a dit de revenir à 10 heures est mort » ( ? ? ? ! ! !). Nous avions adressé des lettres à toutes les autorités de ce pays, mais c’était un silence désolant qui nous répondait. Nous avons adressé même une plainte au président de la République. Aucune réponse. Nos malheurs ne s’arrêtèrent pas là. Notre domicile était sujet régulièrement depuis à des perquisitions à tout moment, de jour comme de nuit, dans l’arbitraire le plus total. Personne ne pouvait et ne devait broncher. A chaque « visite » impromptue, les policiers raflaient tout ce qui les intéressait comme bijoux, argents, objets de valeur, aliments. Même nos invités qu’ils trouvaient à la maison étaient soumis à des coups et des injures. Nous étions terrorisées par ces actes barbares impunis. Nous étions contraints de prendre ce qui nous restait comme effets et partir vers des cieux que nous croyions plus cléments. Le 6 mai 1994, alors que nous nous dirigions en famille vers la prison de Berrouaghia pour rendre visite à notre frère, nous fumes surpris d’être arrêtés à un barrage à Baba Ali, à la sortie d’Alger. On nous ordonna de descendre de la voiture. Ma mère, mon jeune frère, mon mari et moi fumes jetés dans un fourgon banalisé de type J5, après nous avoir bandé les yeux. Seul mon très jeune frère âgé à peine de 12 ans échappa à ce kidnapping après maintes supplications de ma mère. On nous conduisit vers une destination inconnue, les yeux bandés et allongés dans le fourgon. A notre arrivée sur le lieu inconnu, je fus isolée avec ma mère et mon frère dans une pièce et ils emmenèrent mon mari. Au bout de quelques temps j’entendis les cris de mon mari qui était torturé. Au bout d’une heure, je fus transféré avec ma mère et mon jeune frère dans un bureau où nous fumes interrogés sur notre filiation. Nous étions entourés par de nombreuses personnes. Un seule question revenait : « Où est le mari de ta sœur ». Peu de temps après, les individus qui nous ont arrêtés se sont dirigés vers la région de Boumerdès, à Ouled Moussa plus précisément, au domicile de ma sœur. Ils l’arrêtèrent ainsi que son mari et une autre sœur après avoir fouillé la maison et pris de nombreux objets. Mes deux sœurs n’eurent même pas le temps de s’habiller convenablement. Elles mirent un simple Khimar sur leurs chemises de nuit. Elles furent dirigées vers le centre de torture de Châteauneuf. Nous avons été séquestrés durant 26 jours avant d’être libérés. Nous étions sans papiers d’identité ni domicile. Notre domicile a été fermé par la police. Nous ne pouvions rien faire qu’ errer. Nous avions adressé de nouvelles lettres au président de la république, au tribunal, au ministre de la justice, mais en vain.
Azizi Abdessamad, né le 20 août 1976 à El Harrach, demeurant au 26, Cité Korifa Rachid, El Harrach, a été arrêté le 22 septembre 1993 en même temps que son père Abdelkrim par des policiers cagoulés à son domicile. Aurait été transféré au commissariat de Bourouba. Sa famille est sans nouvelles de lui depuis son enlèvement. Aurait été exécuté avec son père par le commissaire Ould Ammi Boualem selon le témoignage d’un officier de police (Rebaï Mohamed) adressé au président de la république (avril 2000).
Azizi Ali, 18 ans, demeurant à Cherarba (El Harrach). Des militaires ont encerclé le quartier de Cherarba dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 juin 1994 durant le couvre-feu et ont commencé à perquisitionner les domiciles et à faire sortir des citoyens, plus particulièrement des jeunes, qu'ils emmenèrent avec eux. D'après les recoupements faits auprès des familles, il y avait près de cinquante jeunes. Quelques minutes après le départ des militaires, des rafales d'armes déchiraient le silence du quartier. Du fait du couvre-feu, personne n'osa sortir. Le lendemain, soit le vendredi 3 juin 1994, quarante et un (41) corps gisaient tout le long des rues de Cherarba, ils avaient été exécutés sommairement par les militaires, en représailles à une embuscade tendue la veille par un groupe armé. Neuf corps ont été identifiés à la morgue de Bologhine, les autres ont été enregistrés sous forme de X algériens. Bouchabou Hamou, Larachi Hacène, Hamioud Abdelghani, Azizi Ali, Benane Miloud, Djebbar Mustapha, Guahane Abdeslam, Karoune Farid, Chenal Merouane
Azizou Kouider, 31 ans demeurant à Ksar El Boukhari (Médéa) a été exécuté après son enlèvement par des hommes armés de la SM le 23 mars 1993 selon le témoignage de sa famille.
Azouani Saïd, 24 ans, originaire du village d'Aït Azouane, tué le 28 avril 2001 à Bouzeguène (Tizi Ouzou). (Révoltes de printemps 2001)
Azoug Nacir, demeurant à Bordj Bou Arreridj, a été kidnappé avec d’autres personnes lors d’une rafle réalisée par les services de sécurité le 24 novembre 1994. Son corps mutilé (certains étaient égorgés, d’autres criblés de balles) a été retrouvé à Zemourah. Autres personnes exécutées : Amara Khatir, Belhadj Mohamed, Benkhanouf Aïssa, Boualem Rédha, Chikouche Smaïl, Debbiche Abdelhak, Guedoudj Hacène, Harchaoui Djamal, Rahmani Lahmidi et Saadaoui Hafnaoui
Azoug Salah, 26 ans, a été enlevé de son domicile à El Madania (Alger) le 24 avril 1994 selon le témoignage de ses parents Une semaine plus tard son cadavre mutilé est retrouvé dans la rue avec les deux mains amputées.
Azraoui Fateh, demeurant à Lakhdaria (Bouira) a été arrêté à son domicile le 22 mai 1994 suite à un ratissage selon le témoignage de sa famille. Son cadavre sera retrouvé le lendemain sur la voie ferrée.
Azzaz Zakaria, né en 1965, épicier, a été arrêté par des hommes armés en tenue de policiers le 14 octobre 1995 à son domicile, à Dellys (Boumerdés) en présence de ses parents. Il sera localisé par sa famille au commissariat de Dellys où il aurait été affreusement torturé ainsi que les citoyens Touakni Mustapha, Reguig Mustapha et Ladada Fateh, domiciliés à Dellys également. Il sera exécuté sommairement le soir même de son arrestation. Il est à noter que le domicile de ce citoyen a été cambriolé par les mêmes hommes armés en tenue de policiers.
Azzeddine Abdelwahab, et Soufi Abdelhamid ont été arrêtés le 9 novembre 1994 par des militaires à Merouana (Batna). Leurs corps ont été retrouvés criblés de balles.
Azzoun Khaled, 28 ans, commerçant, demeurant à Baghlia, près de Dellys (Boumerdés) a été arrêté à son domicile en février 1996 par des hommes armés en tenue militaire. Aurait séjourné selon sa famille à la caserne de Ouled Aïssa et serait mort sous la torture.
Azzouz Mohamed, 26 ans a été arrêté à son domicile à Larbaâ (Blida) le 15 janvier 1994 suite à un ratissage selon le témoignage de sa famille. Son cadavre sera retrouvé le soir dans la rue., Arrêté et exécuté en même temps que : Guenane Azzeddine, Amrani Redouane, Médjadni Farouk, Medjadni Mohamed, Kerkar Allal, Kadem Mohamed, Belaroussi Tayeb, Djaâdani Halim et Sellami Mahfoud
Azzouz Redouane, 30 ans, fonctionnaire a été arrêté le 3 novembre 1994 lors d’une rafle de la sécurité militaire suite à l’attentat perpétré au cimetière de Sidi Ali (Mostaghanem). Son cadavre brûlé sera retrouvé près de la décharge publique selon le témoignage de sa famille avec d'autres personnes également exécutées : Benmeliani Mustapha, Bouabsa Mohamed, Chenafa Djillali, Chenafa Mohamed, Seghier Nourreddine et Ziane Rachid.
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